Verset à verset Double colonne
1 Josias avait huit ans quand il commença à régner, et il régna trente et un ans à Jérusalem. Et le nom de sa mère était Jédida, fille d’Adaïa, de Botskath.Huit ans. Josias en vertu de son jeune âge avait pu échapper à l’influence malfaisante de son père Amon.
Trente et un ans. Cette donnée est confirmée par Jérémie 1.2 ; Jérémie 25.1-3 qui nous apprennent que depuis la treizième année de Josias jusqu’à la quatrième année de Jéhojakim, son successeur, il s’est écoulé 23 ans.
Botskath : voir Josué 15.39, note.
Cet éloge sans restriction n’est accordé en outre qu’à Ézéchias ; mais il est motivé pour chacun à un point de vue différent, ce qui fait qu’il n’y a pas contradiction entre les deux formules : pour Ézéchias au point de vue de la confiance en Dieu (2 Rois 18.5) ; pour Josias au point de vue de la fidélité à la loi (2 Rois 23.25).
La dix-huitième année. Le règne de Josias est remarquable par la grande réformation par laquelle Israël atteignit alors, au moins pour un moment, l’état normal voulu par la loi : l’abolition, non seulement des hauts-lieux où se célébraient des cultes idolâtres, mais aussi de ceux où l’Éternel était adoré, de telle sorte que l’unité de culte, à laquelle visaient la loi et le développement religieux d’Israël dès le commencement, fut pleinement réalisée, malheureusement trop tard et pour trop peu de temps. Mais ce moment n’en fut pas moins de la plus haute importance. Le souvenir en demeura comme le type de l’état de choses qui reparut après l’exil et dont le caractère franchement, monothéiste a déterminé l’influence décisive exercée dès cette époque par le peuple d’Israël sur le développement religieux de l’humanité.
Le récit suivant a son parallèle dans les chapitres 34 et 35 de 2 Chroniques. Le fond commun des deux narrations est la trouvaille du livre de la loi de l’Éternel, la dix-huitième année du règne de Josias et la vingt-sixième de sa vie. Nos deux récits différent en ce que, d’après celui des Chroniques, le travail du roi pour l’extirpation de l’idolâtrie avait commencé dès la douzième année de son règne, tandis que, d’après notre livre, il n’eut lieu qu’après la découverte du livre de la loi. Comparez les passages 2 Rois 23.20 et 2 Chroniques 34.7, où est rapporté à ces deux moments différents le seul et même retour de Josias à Jérusalem après l’extirpation de l’idolâtrie sur toute la terre d’Israël, y comprises les tribus du nord. Ce qui atténue cette différence, c’est que les Chroniques constatent un développement continu qui s’opéra graduellement dans la conduite et dans le gouvernement de Josias. Fils d’Amon, petit-fils de Manassé, il semblait devoir continuer le train idolâtre de ces deux rois ; mais, d’après 2 Chroniques 34.3, dès la huitième année de son règne (la seizième de sa vie), il rechercha le Dieu de David, son père. Déjà après sa captivité assyrienne, Manassé repentant avait commencé à opérer une réforme (2 Chroniques 33.12-15) ; il pouvait en être resté des traces. Deux prophètes vivaient alors qui purent aussi exercer une influence sur le jeune roi : Sophonie, son parent et Jérémie. qui dès la treizième année du règne de Josias commença son ministère (Jérémie 1.2). Le passage 2 Rois 22.3-7 suppose déjà une préoccupation réformatrice chez Josias entre la douzième et la dix-huitième année de son règne. C’est ce commencement qui a motivé la forme de la narration du livre des Chroniques. Après avoir signalé le commencement de ce mouvement, il en a poursuivi le récit jusqu’à la fin, tandis que le livre des Rois n’en place le terme final qu’après la découverte du livre de la loi, qui a probablement donné la dernière impulsion à l’œuvre de Josias. Les deux récits se terminent également par la description de la grande Pâque célébrée par Josias.
Saphan, le secrétaire. D’après 2 Chroniques 34.8, il avait avec lui pour remplir cette mission le préfet de la ville et l’archiviste. Il est seul mentionné ici, parce que c’est lui qui était chargé, comme scribe, d’écrire et de compter. Les autres n’étaient là que comme témoins.
Cet ordre se rattache évidemment à l’organisation qu’avait introduite le roi Joas (chapitre 12). Les termes mêmes sont entièrement semblables. Pour l’explication des détails, voir à 2 Rois 12.6-16.
Hilkija est mentionné dans 1 Chroniques 6.13 parmi les descendants de Lévi. On a voulu à tort en faire le père de Jérémie. Voir l’introduction à Jérémie. Il n’est connu que par notre passage et la mention des Chroniques.
Ont recueilli du peuple, c’est-à-dire, d’après 2 Chroniques 34.9, de Manassé, d’Éphraïm et de tout le reste d’Israël, ainsi que de Juda, Benjamin et Jérusalem.
Le dommage de la maison : dû aux invasions étrangères, au pillage par le roi d’Israël (2 Rois 14.14) : aux dégâts causés par les rois de Juda eux-mêmes (2 Chroniques 34.11) ; enfin à l’absence de toute réparation pendant le long règne de Manassé.
J’ai trouvé… Sur ce fait important, voir notre conclusion sur le livre du Deutéronome. Il nous paraît qu’il faut étendre le sens des mots le livre de la loi à l’ensemble de la législation mosaïque selon qu’elle était déjà consignée et avait été déposée auprès de l’arche. Ce qui nous fait penser qu’il ne s’agit pas seulement du Deutéronome. c’est que plus tard, dans la description de la Pâque, sont mentionnés des détails (2 Chroniques 35.1-17) qui reposent, non sur le Deutéronome, mais sur l’ordonnance pascale renfermée dans l’Exode et dans le Lévitique. Or le mode de célébration fut certainement déterminé conformément au livre de la loi retrouvé par Hilkija.
Cette expression : le livre de la loi, se trouve dans les Chroniques sous la forme plus développée : Le livre de la loi de l’Éternel, donnée par l’intermédiaire (la main) de Moïse (2 Chroniques 34.14).
Et lorsque le roi eut entendu. On voit par ce qui suit que ce qui le bouleverse, ce ne sont pas tant les défenses formulées par la loi, violées depuis si longtemps par le peuple de Dieu, que les menaces terribles attachées à cette violation (verset 13). Il se demande sans doute s’il est encore possible qu’Israël, après une révolte aussi prolongée et aussi flagrante, puisse redevenir l’objet de la bénédiction et de la protection divines, ou s’il est trop tard pour obtenir grâce.
Achikam, Acbor : comparez Jérémie 26.22 ; Jérémie 26.24.
Consultez l’Éternel : par les prophètes (verset 14) et non par le grand sacrificateur, au moyen de l’Urim et du Thummim, tombés hors d’usage (Exode 28.30, note). Hulda, comme cela est relevé expressément, demeurait à Jérusalem ; c’est peut-être pourquoi ce fut elle qui fut consultée. Les prophètes du temps pouvaient n’être pas présents.
Gardien des vêtements, c’est-à-diie, d’après 2 Rois 10.22, surveillant de la garde-robe des prêtres. Ces mots doivent être rapportés à Sallum, mari de Hulda ; comparez Jérémie 35.4.
Le nouveau quartier : un faubourg ajouté à la vieille ville ; voir Sophonie 1.10, note.
Et ils lui parlèrent. La consultation devait se rapporter à la fois à l’avenir du roi, du peuple (de Jérusalem) et de tout Juda (verset 13) et à la conduite à tenir pour apaiser l’Éternel.
À l’homme qui vous a envoyés. Ce n’est pas encore au roi comme tel qu’elle s’adresse, mais à celui qui la consulte par ses envoyés. Bientôt, dès le verset 18, elle s’adressera positivement au roi de Juda, pour lui communiquer le message qu’elle a pour lui personnellement. Pour le moment son âme est pleine du jugement inéluctable qui plane sur la tête du peuple.
Détruits et maudits ; deux mots réunis ici comme Jérémie 44.22. Ils reposent sur les chapitres 26 de Lévitique et 28 de Deutéronome, deux chapitres qui avaient sans doute été lus au roi.
En paix : sans avoir vu la ruine. La mort violente de Josias à Méguiddo fut le moyen douloureux de l’exécution de cette promesse.