Verset à verset Double colonne
Le chapitre 6 développait le devoir positif résultant du premier commandement, celui de l’amour pour Dieu. Le chapitre 7 exclut la fausse tolérance accordée à l’idolâtrie. La haine du mal est une des formes de l’amour du bien.
Comparez Exode 23.24-33.
Beaucoup de nations. Sept peuples cananéens sont nommés ici comme dans Josué 3.10 ; Josué 24.11. Voir Exode 3.8, note.
Plus nombreuses : l’ensemble de ces nations, mais non chacune prise à part.
On voit par tout ce passage que ce que Dieu veut détruire, c’est l’idolâtrie et les Cananéens seulement en raison de ce qu’ils se sont comme identifiés avec elles. Le moment annoncé Genèse 15.16 est arrivé.
À la façon de l’interdit : voir Lévitique 27.21 ; Lévitique 27.28 ; Lévitique 27.29, notes et Nombres 21.2.
Par mariage : Exode 34.16.
Leurs statues : les statues de Baal, le dieu qui représentait la force génératrice et fertilisante de la nature.
Astarté. C’était la déesse de la fécondité. Sur Baal, voir Ésaïe 17.8, note et sur Astarté, Jérémie 7.18, note. Il n’est pas question des temples de ces faux dieux, sans doute parce que les lieux de culte étaient le plus souvent des enclos à ciel ouvert et non des édifices.
Les Israélites, qui ont été de la part de Dieu l’objet d’un amour si particulier doivent se garder de tout ce qui pourrait les conduire à l’offenser.
Saint : mis à part pour le service de Dieu (Exode 19.6).
Ce n’est pas la grandeur d’Israël qui lui a valu la préférence de Dieu ; au contraire, tout nombreux qu’il soit devenu par rapport à ses commencements (Deutéronome 10.22), il n’en est pas moins encore un petit peuple, comparé aux grandes nations de la terre. C’est ici une application de la grande loi de la condescendance avec laquelle Dieu s’incline vers les faibles et les emploie, de préférence aux forts, pour se glorifier par eux (1 Corinthiens 1.26-27).
En face : c’est-à-dire de personne à personne ; ouvertement et promptement, de telle sorte que le méchant le voie et le sente lui-même, ce qui n’empêche pas l’extension du châtiment jusqu’à la troisième et quatrième génération, comme dit le second commandement dont les expressions (jusqu’à mille générations) sont rappelées dans le premier membre ; comparez Exode 20.5, note.
Il ne tarde point : une fois l’impénitence constatée.
Ordonnances : spécialement les ordres donnés plus haut relativement aux Cananéens et aux objets de leur culte. La destruction de l’idolâtrie est la condition essentielle du traité d’alliance conclu entre Dieu et Israël.
Il t’aimera. Promesse plus tendre encore. Comme l’amour du peuple pour l’Éternel (chapitre 6) se montre par son obéissance (chapitre 7), ainsi de l’amour de l’Éternel pour le peuple découleront tous les dons qui combleront ses souhaits (Psaumes 144.12-15).
Maladies d’Égypte. Les voyageurs anciens et modernes s’accordent à parler de l’Égypte comme d’un pays où les maladies graves abondent (ophtalmies, dyssenterie, lèpre, peste). Pline (Histoires naturelles 26.4) appelle cette contrée la mère des maladies contagieuses ; comparez Deutéronome 28.27 et Exode 15.26. La vérité renfermée dans tous ces traits particuliers (versets 13 à 15) est que plus l’état du peuple sera moralement sain, plus il le sera aussi même physiquement parlant.
La destruction des Cananéens est une œuvre de foi dont le peuple ne doit se laisser détourner ni par la pitié (verset 16), ni par la peur (versets 17 à 21), ni par le regret de ne pouvoir s’approprier les richesses de ces peuples (versets 25 et 26).
Ce serait un piège pour toi. Ces mots portent non sur ce qui précède immédiatement, mais sur la recommandation : Ton œil sera sans pitié pour eux. En ménageant ces peuples, Israël se perdrait infailliblement lui-même. Ce verset est important. Il indique clairement le véritable sens de ce massacre des Cananéens qui a donné lieu à tant de critiques de la part des incrédules et scandalisé souvent même des croyants. Ce qui est dit ici, montre clairement qu’Israël n’a point assouvi une cruauté gratuite et arbitraire, mais que Dieu a voulu le sauver et maintenir son règne ici-bas en préservant son peuple de la contagion de l’idolâtrie.
Les grandes épreuves. Ce sont sans doute les occasions successives que Dieu a données à Pharaon de se soumettre ou de continuer à résister.
Les frelons. Voir Exode 23.28. Entre ce passage et le nôtre il y a cette différence que là les frelons représentent les angoisses qui précéderont l’arrivée d’Israël et lui prépareront la victoire, tandis qu’ici ils représentent la terreur qui poursuivra les vaincus, après les premières victoires d’Israël, jusqu’à son triomphe complet.
Bêtes des champs. Voir Exode 23.29-30, note, où nous avons dit à tort que ce passage-là est le seul où fût exprimée la pensée que nous retrouvons ici.
Tu ne pourras pas les détruire promptement. Dans Deutéronome 9.3 il est dit que Dieu fera périr promptement les ennemis d’Israël ; mais cette expression se rapporte à la première prise de possession, qui a eut lieu en un moment, tandis qu’ici il s’agit des restes des Cananéens après leur défaite, restes dont la conservation momentanée est nécessaire à Israël.
Il te livrera leurs rois. Voir Josué 10.22-27 ; Josué 11.7-15 ; Josué 12.7-24 ; 1 Samuel 15.32-33.
Qu’il ne te soit en piège : soit que le piège consiste comme au verset 16 dans l’affaiblissement de l’horreur pour l’idole à laquelle cet objet précieux avait servi, soit que le piège soit ici l’image, non de l’entraînement au mal, mais de la ruine.