Verset à verset Double colonne
1 Car voici, le Seigneur, l’Éternel des armées, va retirer de Jérusalem et de Juda toute ressource et tout appui, toute ressource de pain et toute ressource d’eau,Le corps social est comparé à un malade (verset 7 ; Ésaïe 1.6). Le pain et l’eau sont l’emblème des appuis indispensables de ce corps. La suite indiquera quels ils sont.
Prophète. C’est la catégorie, la classe, qui est désignée ici, sans égard à la question de savoir si elle est représentée par de vrais ou de faux prophètes. Elle disparaîtra, comme toutes les autres catégories d’hommes influents qui auraient pu sauver l’État.
Devin : l’évocateur, le diseur de bonne aventure (1 Samuel 28). On ne pourra plus consulter, ni vrai, ni faux révélateur.
Ancien. Les anciens étaient les chefs héréditaires des différentes branches de chaque tribu ; les anciens de chaque ville formaient un collège qui en constituait l’autorité locale et y remplissait certaines fonctions judiciaires (Deutéronome 21.1 et suivants ; 1 Samuel 11.3 ; 1 Rois 21.8).
Capitaine, littéralement : chef de cinquante : titre civil ou plus probablement militaire, qui désigne soit le magistrat chargé d’administrer un certain nombre de familles (selon l’organisation établie par Moïse, Exode 18.25), soit plutôt l’officier dans l’armée (2 Rois 1.9).
Artiste intelligent. Le mot hébreu désigne un artisan qui travaille le fer, le bois ou la pierre.
Enchanteur, proprement murmureur : celui qui prononce à demi-voix des formules magiques.
Voyez verset 12 la menace déjà accomplie.
On peut comparer à ce tableau celui de l’anarchie qui régnait à cette époque dans le royaume des dix tribus (2 Rois 15).
Telle sera la misère, que celui qui possédera seulement un manteau et sera en état de se présenter convenablement, passera pour riche. On lui offrira le pouvoir, mais il refusera d’être le médecin de l’État.
L’insolence d’Israël a irrité l’Éternel. Aussi la menace versets 4 et 5 s’accomplit-elle déjà (versets 8 à 12). Sentence de condamnation sur les chefs, qui sont les premiers coupables (versets 13 à 15).
Ils aggravent leur péché par l’impudence avec laquelle, semblables aux habitants de Sodome (Genèse 19), au lieu de le cacher, ils s’en glorifient.
Des enfants : l’hébreu a le sens du français gamin. Ce trait convient au règne d’Achaz. Comparez les premiers temps de Roboam, 1 Rois 12.8 et suivants.
Ceux qui te dirigent : les faux prophètes entre autres, qui cachent au peuple la voie de la loi et le poussent dans celle de l’infidélité (verset 2, Ésaïe 9.13-15).
Les chefs du peuple sont les véritables auteurs de sa ruine. Le jugement commence donc par eux. Dieu prend en main la cause des opprimés, qu’ils ont exploités sans scrupules (Ésaïe 1.23 ; Michée 3.1-4).
La vigne : le peuple d’Israël. L’image est développée Ésaïe 5.1-7.
Anneaux des pieds. Ces anneaux, d’ivoire ou de métal précieux, se portaient, comme de nos jours en Orient, au-dessus de la cheville ; les anneaux des deux pieds étaient reliés par des chaînettes qui produisaient une sorte de cliquetis et ne permettaient de faire que de très petits pas.
Traitement infligé aux captives (verset 24).
Les objets de toilette énumérés ici (versets 18 à 23) n’étaient pas portés tous à la fois par la même personne. Les noms de plusieurs d’entre eux indiquent qu’ils étaient de provenance étrangère.
Soleils : petites boules ou disques en or, qui se portaient, ainsi que les croissants, suspendus au cou.
Diadèmes : coiffure qui faisait aussi partie du costume des prêtres et des mariés (Exode 39.28 ; Ésaïe 61.10).
Chaînettes des pieds : voir verset 16, note.
Amulettes : pierres précieuses ou plaques de métal sur lesquelles étaient gravées des formules magiques et qui servaient en même temps d’ornements.
Anneaux du nez : tels qu’on en porte encore aujourd’hui, soit sous forme de boucle suspendue à l’une des narines, soit sous forme d’anneau fixé entre les deux yeux pour retenir le voile qui couvre la partie inférieure du visage.
Miroirs : plaques de métal poli qu’on suspendait à la ceinture. Cela se fait encore aujourd’hui.
Mousselines. Le terme hébreu indique, comme le mot français, un tissu léger, provenant de l’Inde.
Les femmes réduites au dénuement le plus complet et à la condition d’esclaves.
Une corde. On les lie pour les mener en captivité. La marque dont il est question dans les derniers mots, est celle que le vainqueur imprime avec le fer rouge sur ses esclaves.
Tes guerriers. Le prophète s’adresse à Sion (verset 26).
Ses portes gémiront. On y entendra les cris des habitants qui y seront demeurés, entre autres ceux des femmes qui mèneront deuil sur leurs maris (verset 25). Comparez Lamentation 1.4. La ville est comparée à une femme qui a tout perdu et qui, dans sa douleur, s’est assise à terre, selon l’usage oriental (Lamentations 2.10).