1 Après cela, Moïse et Aaron étant venus vers Pharaon lui dirent : Ainsi a dit l’Éternel, Dieu d’Israël : Laisse aller mon peuple pour qu’il célèbre une fête en mon honneur dans le désert.
Moïse et Aaron devant Pharaon (5.1 à 6.9)
Versets 1 à 14
L’intervention de Moïse et d’Aaron a pour effet l’aggravation de la condition du peuple.
Pour qu’il célèbre une fête. Le refus de cette demande si simple constatera d’autant mieux le mauvais vouloir de Pharaon. Voir la note sur Exode 3.18
2 Et Pharaon dit : Qui est l’Éternel, que j’obéisse à sa voix en laissant aller Israël ? Je ne connais pas l’Éternel, aussi ne laisserai-je pas aller Israël. 3 Et ils dirent : Le Dieu des Hébreux s’est manifesté à nous. Nous voudrions aller à trois journées de marche dans le désert pour sacrifier à l’Éternel notre Dieu, de peur qu’il ne nous frappe par la peste ou par l’épée. 4 Et le roi d’Égypte leur dit : Pourquoi, Moïse et Aaron, faites-vous quitter au peuple son ouvrage ? Allez à vos corvées ! 5 Et Pharaon dit : Voici le bas peuple est maintenant nombreux et vous lui faites cesser ses corvées ! 6 Et en ce jour-là Pharaon donna aux exacteurs du peuple et à ses contremaîtres l’ordre suivant :
Exacteurs. Voir Exode 3.7, note. Les contremaîtres (schoterim, écrivains) étaient des Hébreux chargés de prendre note du travail fait et d’en rendre compte aux exacteurs égyptiens.
Cette organisation des Israélites, enregistrés par groupes sous des préposés responsables (verset 14), choisis parmi eux, avait été imaginée par les Égyptiens dans l’intérêt de leur domination. Mais elle dut être singulièrement utile aux Israélites, lorsqu’ils eurent à se mettre en marche et à se constituer en armée : aussi voyons-nous que cette fonction de contremaître conserva son importance jusqu’à l’établissement des Israélites dans le pays de Canaan (voir, par exemple, Deutéronome 20.5, 8, 9 ; Josué 1.10 et ailleurs) et subsista même plus tard.
7 Vous ne donnerez plus de paille aux gens pour faire les briques, comme on l’a fait jusqu’ici ; ils iront eux-mêmes ramasser la paille qu’il leur faut.
Plusieurs des édifices les plus anciens qu’il y ait en Égypte sont construits de briques non cuites, mais séchées au soleil ; ces briques sont faites d’argile ou, plus communément, de boue mêlée de paille hachée.
8 Mais vous leur imposerez la tâche de briques qu’ils ont toujours faite ; vous n’en retrancherez rien, car ce sont des paresseux ; c’est pourquoi ils crient : Nous voudrions aller faire un sacrifice à notre Dieu. 9 Que les gens soient chargés d’ouvrage et s’y occupent, et qu’ils ne fassent plus attention aux mensonges qu’on leur dit. 10 Et les exacteurs du peuple et ses contremaîtres allèrent parler ainsi au peuple : Ainsi a dit Pharaon : Je ne vous donne plus de paille. 11 Allez donc vous-mêmes prendre de la paille où vous en trouverez, car rien ne sera retranché de votre tâche. 12 Et le peuple se répandit dans tout le pays d’Égypte afin de ramasser du chaume pour en faire de la paille hachée.
Paille hachée. Le texte dit simplement paille. Les deux mots que nous traduisons par chaume et paille représentent la même chose ; mais le premier désigne la paille encore sur pied et l’autre la paille une fois coupée et prête à être employée à un usage quelconque.
13 Et les exacteurs les pressaient disant : Faites tout votre ouvrage, jour par jour, comme quand on avait la paille ! 14 Et l’on battit les contremaîtres des fils d’Israël, qu’avaient établis sur eux les exacteurs de Pharaon, en leur disant : Pourquoi n’avez-vous pas fait ces jours-ci toute votre tâche de briques comme précédemment ? 15 Et les contremaîtres des fils d’Israël allèrent réclamer à Pharaon et lui dirent : Pourquoi traiterais-tu ainsi tes serviteurs ?
Plaintes adressées par les contremaîtres à Pharaon et à Moïse et par Moïse à l’Éternel.
16 On ne fournit pas de paille à tes serviteurs et on nous dit : Faites des briques ! Et comme cela tes serviteurs sont battus et ton peuple se trouve en faute !
Ton peuple se trouve en faute, littéralement : Et ton peuple pèche, ce que plusieurs entendent du peuple égyptien, qui se rend coupable d’injustice envers Israël. Ils s’exprimeraient ainsi pour éviter de dire à Pharaon : Tu pèches. Mais il est plus naturel d’appliquer ce terme à Israël, qu’ils viennent d’appeler tes serviteurs.
17 Et Pharaon dit : Vous êtes des paresseux, des paresseux ! C’est pourquoi vous dites : Nous voudrions aller faire un sacrifice à l’Éternel. 18 Et maintenant allez travailler, on ne vous donnera pas de paille et vous ferez votre tâche de briques. 19 Et les contremaîtres des fils d’Israël se virent dans une position fâcheuse, puisqu’on leur disait : Vous ne retrancherez rien de vos briques ; à chaque jour sa tâche ! 20 Ils trouvèrent Moïse et Aaron qui se tenaient là pour les attendre quand ils sortiraient de chez Pharaon, 21 et ils leur dirent : Que l’Éternel vous voie et qu’il juge, vous qui nous avez mis en mauvaise odeur auprès de Pharaon et auprès de ses serviteurs et qui leur avez mis l’épée à la main pour nous tuer !
La foi d’Israël à la première nouvelle des promesses de Dieu (Exode 4.31) prouvait qu’il était bien le peuple de l’Éternel. Ici, sa prompte révolte contre Moïse montre comme il est encore loin de ce que Dieu veut faire de lui.
22 Alors Moïse retourna vers l’Éternel et dit : Seigneur ! Pourquoi as-tu fait du mal à ce peuple ? Pourquoi donc m’as-tu envoyé ? 23 Depuis que je me suis présenté à Pharaon pour lui parler en ton nom, il a fait du mal à ce peuple et tu n’as pas du tout délivré ton peuple !