Verset à verset Double colonne
Ce discours assez long, qui est la réplique de Job non seulement à Tsophar, mais à tout l’ensemble des raisonnements des trois amis, constitue la conclusion de la première passe d’armes.
Job se rit de leur prétendue science et leur reproche amèrement d’en faire un usage cruel (Job 12.2-12). Il connaît mieux qu’eux les perfections divines et prouve qu’il est en état d’en parler avec plus d’éloquence qu’ils ne l’ont fait. Il s’attache surtout à mettre en lumière la puissance et la sagesse que Dieu déploie dans le gouvernement des créatures raisonnables (versets 13 à 25). D’autre part, il demeure convaincu de son innocence, et, laissant là ses amis avec lesquels il n’y a rien à gagner, il se tourne vers Dieu et se met à plaider contre lui comme s’il lui était réellement apparu (chapitre 13). Mais Dieu n’apparaît pas et Job retombe dans un découragement profond. À peine est-il encore soutenu par l’espoir, vague encore, d’une vie future (chapitre 14).
Seuls des hommes : seuls des gens raisonnables.
Qui ne sait… ? Le premier venu en sait autant que vous. Mais cette vulgaire sagesse, dont vous tirez vanité, vous en faites un triste usage à mon égard (versets 4 et 5) ! Votre théologie, qui est celle du monde en général, vous rend durs aux malheureux.
Vous pourriez trouver ailleurs de meilleures occasions d’appliquer votre notion de la justice.
Eux qui ont leur dieu à la main, littéralement : Qui font entrer Dieu dans leur main, c’est-à-dire dont l’épée, la force, est le seul dieu.
Les animaux mêmes et la création inanimée possèdent, la sagesse dont vous vous vantez.
Éternel : Le nom de Jahvé d’Eloah, qui est le nom de Dieu dans toute la partie poétique de notre livre, a paru suspect à plusieurs, qui voient dans nos versets 9 et 10 une adjonction postérieure. Et en effet, le verset 11 se rattache mieux au verset 8 qu’au verset 10.
L’oreille intérieure ne discerne-telle pas le langage de la création ?
Job semble insinuer que Tsophar était encore un peu jeune pour venir lui faire des leçons (Calmet).
Pour Dieu, le trompeur n’est pas plus difficile à connaître et à manier que la dupe qui est sa victime.
Il ceint leurs reins… Les rôles sont intervertis. Le peuple longtemps enchaîné enchaîne.
Ici la ceinture est celle avec laquelle on relève les pans de son manteau quand on veut travailler. Si la ceinture est ôtée, le manteau retombe jusque sur les pieds et l’on est condamné à l’inaction.
Dieu manifeste les plans les plus secrets et les pensées les plus cachées des hommes.
Il étend les nations… Après leur avoir donné extension et prospérité, il les punit et les envoie en exil.