Verset à verset Double colonne
Ici, comme dans les deux chapitres suivants, nous avons une sorte de monologue. Job n’interrompt sa méditation que pour parler de temps en temps à Dieu ; mais il ne se tourne plus vers ses amis, qui sont réduits depuis un certain temps au silence.
Il se souvient du temps où il était estimé de chacun (versets 2 à 10), à cause des vertus (versets 11 à 17), qui auraient dû, semble-t-il, lui assurer une longue prospérité (versets 18 à 25).
Où Dieu me gardait. Maintenant Dieu me garde dans un sens bien différent (Job 13.27).
En pleines ténèbres : quand par exception, il se présentait des afflictions, des obscurités, des doutes.
Aux jours de mon automne : de la pleine vigueur de l’homme fait ; le printemps désignerait l’enfance ; l’été, la jeunesse.
Après la communion avec Dieu, sa plus grande joie, c’était sa belle et nombreuse famille ; puis Job rappelle (verset 6) l’abondance dans laquelle il vivait et il la dépeint par des images hardies.
Il habitait la campagne, au milieu de vastes propriétés. De là il se rendait au chef-lieu pour prendre part aux assemblées des notables, qui avaient lieu sur la place entre la porte et l’intérieur de la ville (Ruth 4.1).
Les jeunes gens se cachaient : se retiraient en arrière, parce qu’il ne convenait pas qu’ils fussent au premier rang en présence d’un pareil personnage.
Les vieillards restaient debout, jusqu’à ce qu’il fût assis.
Je ne pouvais parler, me montrer nulle part, qu’on n’eût le sentiment que j’étais vraiment un béni de l’Éternel. Et pourquoi béni ? Voir versets 12 et 13.
Qui allait périr, au moment où j’intervenais en sa faveur.
Job avait pris la justice pour vêtement ; mais il était lui-même tellement pénétré de justice, que cette vertu, figurée ici comme une personne, le prenait, lui, pour vêtement. En d’autres termes Job et la justice se confondaient, ne faisaient qu’un.
Du violent : de l’homme sans cœur, qui faisait tort aux malheureux.
Dans mon nid : en paisible possession de tous les biens que je viens de rappeler.
Que le sable. Plusieurs traduisent : que ceux du phénix, oiseau merveilleux qui se brûlait avec son nid après cinq cents ans de vie. Mais ce serait ici le seul passage où le mot ainsi rendu n’aurait pas son sens habituel de sable. Puis la fable du phénix est-elle aussi ancienne que notre livre ?
Ma racine, pensais-je, sera ouverte à l’eau. Il faut, pour qu’une plante prospère, que rien n’empêche l’eau de pénétrer dans ses racines. Or on ne voyait guère ce qui pouvait arrêter le bonheur de Job.
L’arc est le symbole de la force.
À partir de ce verset, Job en revient avec complaisance à la description de la confiance qu’on avait en lui et des honneurs qu’on lui rendait.
On attendait : on était désireux de savoir mon opinion sur les principales questions en jeu.
Ils ouvraient la bouche. Dans les pays secs, la pluie joue le rôle d’un bienfaiteur. Comme la terre, fendue par la sécheresse semble s’entrouvrir pour recevoir la pluie du printemps (la dernière pluie avant la moisson), ainsi on attendait, la bouche entrouverte, pour voir ce que je dirais.
Quand j’allais chez eux : verset 7.
Comme un roi au milieu de sa troupe, de ses gardes : le premier, sans contestation possible. Cette image guerrière est suivie d’une autre comparaison, plus paisible et qui en même temps renferme peut-être un reproche à l’adresse des amis qui l’ont si mal consolé.