Verset à verset Double colonne
L’homme sonde les profondeurs de la terre et en extrait bien des choses précieuses (versets 1 à 11) ; mais la sagesse, infiniment plus précieuse encore, ne se trouve nulle part dans le monde matériel et n’a pas son équivalent parmi les trésors terrestres (versets 12 à 22). Dieu seul la possède et la donne à qui marche dans sa crainte (versets 23 à 28).
Il y a pour l’argent… Ce verset commence dans le texte original par un Car, qui repose sur l’idée sous-entendue à la base de tout ce chapitre : La sagesse est rare ! Elle est rare, car, à force de peine, on trouve dans le sol or, argent, diamants. Mais (verset 12) il n’en est pas ainsi de la sagesse.
Mis fin à l’obscurité : au moyen des lampes des mineurs.
Ignoré des passants, qui ne se doutent pas de ce qui se passe sous eux.
Balancé. Il faut se représenter le mineur travaillant, comme nos plâtriers, assis sur un chevalet suspendu dans l’espace.
Comme par le feu. Non pas que les mineurs emploient le feu pour creuser leurs galeries, mais ils bouleversent tout ; c’est comme le ravage causé par l’incendie dans une maison.
Les oiseaux de proie, dont la vue est perçante, ne sauraient plonger jusque là leurs regards.
Les fauves orgueilleux, littéralement les fils de l’orgueil.
Le lion, littéralement, le rugissant.
Il arrête le suintement des eaux, littéralement : Il applique un pansement aux veines des eaux, pour qu’elles cessent de pleurer. Quand l’eau menace de ruiner les murs des galeries par des infiltrations, ou de les inonder, l’homme prévient le danger et amène son entreprise à bien.
Cette description des mines est un des passages les plus intéressants de ce livre. Cependant elle ne donne pas d’indices sur l’époque à laquelle notre poème a été composé ; car les mines ont existé dans une antiquité assez reculée en Égypte, dans la péninsule du Sinaï, en Idumée et dans la Palestine transjordanique.
Par les Phéniciens, notre auteur pouvait aussi avoir entendu parler des mines que ces hardis colons exploitaient en Espagne.
Parmi tout ce que l’homme connaît il n’y a rien qui puisse être comparé à la sagesse.
Avec l’or… : la sagesse dans un plateau et de l’or d’Ophir dans l’autre.
Le verre : substance rare et très prisée dans l’antiquité.
Mais la sagesse… L’auteur revient à la question du verset 12. C’est comme un refrain.
Après les hauteurs des airs (verset 21), les profondeurs des enfers. Mais là non plus on n’a de la sagesse qu’une connaissance bien vague. Dieu seul la connaît (versets 23 à 28).
La mesure des eaux : leur proportion par rapport aux terres.
À la pluie ses lois : ses saisons, ses retours périodiques.
Alors : lors de la création du monde, Dieu a vu la sagesse, quand il n’y avait encore personne qui la vit. Il l’a vue, comme un artiste qui se rend compte de la pensée qui vient de jaillir de son cerveau. Mais Dieu ne s’est pas contenté de la contempler pour sa propre satisfaction ; il l’a manifestée aux hommes par les œuvres de la création (Proverbes 8.27-31).
Il l’établit : pour toujours, voyant son excellence.
Et même il la sonda : pour bien se conformer dans la création aux pensées qu’il voyait en elle.
Il dit à l’homme. Une brève conclusion nous apprend que cette sagesse divine a un caractère moral, lequel seul pour le moment concerne l’homme. La crainte de l’Éternel est le commencement de la sagesse (Proverbes 1.7 ; Proverbes 9.10).