Verset à verset Double colonne
Déjà Bildad n’avait prononcé que quelques paroles, comme par acquit de conscience (chapitre 25). Après la réplique de Job (chapitre 26), Tsophar, le troisième ami, renonce à la parole, avouant ainsi son impuissance. Les amis sont donc battus. Job constate sa victoire dans le discours chapitres 27 et 28, puis il passe une dernière fois en revue son passé si heureux (chapitre 29), fait un tableau émouvant du triste état où il se trouve (chapitre 30) et affirme enfin, une fois de plus, avec solennité son innocence (chapitre 31).
Dans ces cinq chapitres le ton change ; l’âpreté de la lutte disparaît. Job, resté, seul sur le terrain, expose, raconte et rappelle plutôt qu’il ne discute.
Comme premier résultat des entretiens qui viennent de prendre fin, Job se déclare aussi certain que jamais de son innocence (Job 27.1-10) ; seulement il cherche à rectifier les idées qu’on se fait du bonheur : en toute vie il faut considérer la fin (Job 27.11-13). C’est là un point délicat, un secret qu’il n’est pas donné à chacun de connaître (Psaumes 73.17). La vraie sagesse est rare (chapitre 28).
Discours sentencieux. Non plus réponses, mais sentences, discours instructif, exposé de principes.
Job déclare d’abord avec serment qu’il dit la vérité et comme témoin il invoque ce Dieu qui pour le moment lui fait tort et l’afflige.
Il n’a rien à se reprocher, rien du moins de ce dont on l’accuse. On se rappelle la restriction Job 13.26.
Ce sont plutôt ses adversaires (ses amis), qui seront reconnus comme étant dans leur tort. Job 42.7 montrera que telle est, en effet, la pensée de Dieu.
Quand Dieu tranche… Voilà le moment auquel il faut penser.
En tout temps ? Non ! Pas au dernier moment.
Job veut les instruire et n’a pas d’enseignement à recevoir de leur part. Cette instruction portera sur le sort définitif des méchants.
On s’est étonné de trouver les versets qui suivent dans la bouche de Job ; il semble donner raison, sans s’en douter, à ses interlocuteurs qui ont constamment affirmé cette thèse : Le sort des méchants, c’est la ruine. On a même supposé ici une transposition du texte et l’on a enlevé ce morceau de sa place pour le mettre dans la bouche d’un des amis, peut-être de Tsophar. Mais à tort, selon nous. Attendons la fin, dit Job à ses amis. La victoire qu’il a remportée sur eux fait naître le calme dans son âme et fortifie son espérance. Dieu finira par le justifier.
Au fond, nous sommes d’accord ; seulement, vous ne tirez pas de ce que vous entrevoyez les conséquences vraies.
À peine décédés, littéralement : dans leur mort. Ils meurent d’une peste qui oblige à emporter les cadavres immédiatement.
Ses veuves : la sienne et celles de ses enfants. Il n’y a pas de cortège, vu la hâte avec laquelle on enterre.
Qu’il entasse des habits, pour lui et des robes de rechange pour ses hôtes (Jacques 5.2).
Sa maison aura aussi peu de consistance que celle qu’une teigne se tisse dans l’étoffe où elle s’établit.
Riche : quoique riche.
Il ouvre les yeux… s’il se réveille pendant sa maladie, c’est pour expirer aussitôt.
Les angoisses, les affres de la mort.
La nuit : celle même qui suit le jour où il est tombé malade.
Le vent d’Orient, auquel on donne aussi le nom de Simoun : vent empoisonné. La mort terrible et subite du méchant est comparée à celle dont on est frappé quand on a le malheur d’être atteint par ses redoutables rafales. L’effet du simoun, dit Niebuhr, Voyage en Arabie, II, page 340, est d’étouffer toute créature vivante qui se trouve dans la sphère de son action et de corrompre en peu de temps les cadavres des morts. L’unique moyen de se préserver de ses funestes effets, c’est de se jeter le visage en terre et de laisser passer ce tourbillon d’exhalaisons mortelles, qui se tient toujours à une certaine hauteur dans l’atmosphère.
La mort du méchant est un heureux événement pour tous ses voisins.
On bat des mains : Nahum 3.19 ; Lamentations 2.15.
De sa demeure, dont on s’est déjà emparé.
On siffle : en signe de moquerie et de joie (Sophonie 2.15 ; Jérémie 49.17).