Verset à verset Double colonne
1 Et le lendemain Jérubbaal, qui est Gédéon, alla camper, ainsi que tout le peuple qui était avec lui, au-dessus de la source d’Harod. Et le camp de Madian était au nord de celui de Gédéon, depuis la colline de Moré, jusque dans la plaine.Au-dessus de la source d’Harod, c’est-à-dire sur une hauteur au pied de laquelle se trouvait cette source. D’après les données des versets 22, 24 et Juges 6.33, il est probable que cette source est celle qui s’appelle aujourd’hui Aïn-Djalud ; c’est un étang de 12 à 15 mètres de large, situé au nord-est de la montagne de Guilboa et d’où sort le Nahr-Djalud, qui coule à l’est vers Beth-Séan et se jette dans le Jourdain. Cette source jaillit dans une grotte au bas d’une paroi de rochers. C’est probablement celle qui est appelée source de Jisréel dans 1 Samuel 29.1. Si cette identification est exacte, la colline de Moré, prés de laquelle campaient les Madianites, serait le Petit-Hermon, aujourd’hui Ed-Dahi.
L’armée de Gédéon comptait 32000 hommes, celle des Madianites et de leurs alliés environ 135000 ; voir Juges 8.10.
Cette proclamation était prescrite dans la loi : Deutéronome 20.8.
Guilboa. Le texte porte Galaad, qui ne se comprend pas ici puisqu’il n’est parlé nulle part d’une montagne de Galaad à l’ouest du Jourdain. Il faut admettre une faute de copiste, qui s’explique par la ressemblance des noms.
Assurément l’idée qu’après le départ de 22000 hommes l’armée fut encore trop nombreuse, ne pouvait venir naturellement à l’esprit de Gédéon.
Le triage nouveau que Dieu exige dans sa sagesse s’opère au moyen d’un signe auquel les individus eux-mêmes concourront sans s’en douter.
Voici selon nous la seule explication possible de ces deux versets dans lesquels les interprètes ont trouvé de grandes difficultés et dont on a même proposé de corriger le texte. Les hommes désignés au verset 5 comme lapant l’eau de leur langue ainsi que les chiens, sont ceux qui, se couchant à plat ventre, approchent pour boire leur figure de l’eau, puis encore ceux qui se mettent à genoux pour en faire autant. Les uns et les autres doivent être congédiés. Les autres sont ceux qui, demeurant debout, puisent l’eau dans leur main pour la porter à leur bouche ; ils lapent aussi l’eau (comment faire autrement sans vase pour boire ?) mais ils boivent debout et dans leurs mains.
Et tout le reste du peuple. L’auteur reprend ici la première classe, celle du verset 5. C’était une rude épreuve de foi que celle à laquelle Dieu soumettait Gédéon. Mais c’est par là que sa victoire devient le type de celles que l’Église, dépourvue de tous moyens humains, remporte sur le monde ; comparez Ésaïe 9.3 ; Ésaïe 10.26 ; Hébreux 11.32.
Qui ont lapé. Sous-entendu : dans leurs mains.
Les trois cents reçoivent des vivres dans des vases et en outre les trompettes que leur avaient laissées les troupes congédiées, en sorte que chacun put avoir une trompette et une cruche (verset 16). On se servait de cruches pour transporter les vivres.
Cette nuit : celle qui précéda la bataille.
Tombe sur le camp, pour l’attaquer.
Mais, si tu crains encore, descends vers le camp et ta crainte se dissipera.
Pura, ton serviteur : l’écuyer portant les armes de son maître (Juges 9.54).
L’image du pain est peut-être empruntée à l’idée de la vie agricole d’Israël, opposée à celle des peuples nomades ; le terme de pain d’orge rappelle probablement la pauvreté et la faiblesse actuelles du peuple.
Jusqu’à la tente : la principale, celle du général.
Il se prosterna. Fortifié dans sa foi, Gédéon rend grâces pour cet encouragement venant d’une bouche ennemie et pour la victoire qu’il lui présage.
D’eux tous. Voir verset 8, note.
Flambeaux : torches de bois résineux.
Dans les cruches. Ces cruches, qu’on doit se représenter avec une grande ouverture, devaient servir à cacher la lumière des torches jusqu’au moment où les Israélites les briseraient avec fracas l’une contre l’autre et où la flamme des torches éclaterait tout à coup. Un voyageur raconte qu’en Égypte les sergents de police, en faisant leurs rondes, portent des torches qui brûlent sans flamme et dont le bout est caché de quelque manière, mais qui jettent une vive flamme dès qu’elles sont tout à coup exposées au courant d’air.
La veille du milieu. Voir Lamentations 3.19, note. La division de la nuit en quatre veilles (Matthieu 14.25) ne fut introduite que plus tard ; elle fut empruntée aux Romains.
Le son des trompettes, le bruit des cruches brisées, l’éclat subit des flambeaux et le cri de guerre poussé de tous les côtes à la fois par les Israélites, réveillent subitement les Madianites et jettent dans leur camp une terreur panique.
Et ils restèrent chacun à sa place : laissant les ennemis s’entre-tuer ou s’enfuir. La fuite eut lieu du côté du Jourdain, par le Wadi Djalud, puis au midi par la vallée du Jourdain. Peut-être l’armée des tribus du nord les empêchait-elle de fuir du côté opposé (Juges 6.35).
Beth-Sitta : endroit des acacias, localité probablement rapprochée encore du champ de bataille et sur le plateau.
Vers Tserérath. Ces deux mots, qui n’en forment en hébreu qu’un seul (Tserératha), se trouvent dans les traductions anciennes sous la forme Tsérérath, qui rappelle le nom de Tsarthan (Josué 3.16). L’identité réelle de ces deux noms ressort de 1 Rois 7.46 et 2 Chroniques 4.17.
Abel-Méhola (la prairie de la danse), patrie d’Élisée (1 Rois 19.16) ; probablement dans la vallée du Jourdain (1 Rois 4.12), au sud de Beth-Séan.
Tabbath : inconnue, probablement au sud d’Abeth-Méhola.
Les hommes d’Israël… : les 22000 hommes congédiés qui se trouvaient encore dans le voisinage et qui purent se mettre immédiatement à la poursuite des Madianites. Les gens de Zabulon seuls ne sont pas nommés, nous ne savons pourquoi ; voir Juges 6.35.
Des messagers, qui pouvaient gagner du temps sur les Madianites chargés de bagages et empêchés par leur multitude même.
Toute la montagne d’Éphraïm. Habitant au sud, les Éphraïmites pouvaient rendre de bons services en ce moment-là.
Descendez : de la montagne d’Éphraïm dans la vallée du Jourdain.
Les passages des eaux. Ce sont les nombreux torrents (il y en a quatre principaux), qui descendent de la montagne d’Éphraïm au Jourdain et que les Madianites devaient traverser en fuyant, vers le sud.
Jusqu’à Beth-Bara. Gédéon prévoyait que ce serait par ce gué que les Madianites chercheraient surtout à passer le Jourdain.
Et le Jourdain. Il s’agissait non seulement de les arrêter et de leur faire perdre du monde au passage des torrents, mais surtout de leur intercepter celui du fleuve.
Oreb,le corbeau ; Zéeb, le loup. Les noms de ces deux chefs, subordonnés aux rois madianites (Juges 8.5), sont restés attachés aux localités où ils furent pris et tués.
De l’autre côté du Jourdain. Ceci arriva un peu plus tard, alors que déjà Gédéon avait passé à l’est du Jourdain (Juges 8.4).