Verset à verset Double colonne
Israël possède maintenant les hommes chargés d’offrir en sa faveur les sacrifices dus à son Dieu et les oblations qui doivent les accompagner. Les ordonnances qui suivent (chapitres 11 à 15) se rapportent moins au péché lui-même qu’à certains faits qui sont en rapport avec l’existence du péché et qui appellent de la part de l’Israélite une vigilance particulière. L’homme se trouve dans un monde déjà déformé par le mal. Il ne faut pas que les membres du peuple dans lequel tout doit porter le caractère de sainteté qui est celui de son Dieu, passent à la légère sur le sentiment de répulsion que lui inspirent certains êtres, certains états ou certains actes auxquels répugne son instinct naturel de pudeur, de pureté ou de propreté. C’est ce qu’inculquent à Israël sous diverses formes toutes les ordonnances renfermées dans ces chapitres, soit qu’elles portent sur certains animaux dont il ne doit pas se nourrir (chapitre 11), ou sur la maladie de la lèpre, image si frappante du péché (chapitres 13 et 14), ou sur ce qui a rapport à la naissance de l’homme et à la propagation de l’espèce (chapitres 12 et 15).
Le caractère des souillures contractées à ces diverses occasions est plus ou moins grave. Les unes s’attachent seulement aux personnes et aux vêtements ; les autres s’attachent même aux ustensiles. Les unes durent jusqu’au soir ; les autres durent une semaine et même jusqu’à quatorze jours. Parfois la fin du jour y met un terme sans autre moyen ; d’autres fois il faut une ablution ou même un sacrifice.
Le chapitre 16, dans lequel est racontée l’institution du grand jour des Expiations, nous apparaît comme le couronnement des deux morceaux chapitres 1 à 7 et chapitres 11 à 15, en ce qu’il répond à la fois, comme le premier, au besoin d’expiation pour certains actes positifs de transgression de la loi divine, et, comme le second, au besoin de purification résultant de certains états physiques. Comparez Lévitique 16.16 et 21 l’expression : Tous, leurs péchés, etc.
Chapitre 11 : Les animaux impurs. On a parfois attribué à cette loi, comme aux suivantes, un but hygiénique et nullement moral. Mais, s’il en était ainsi, pourquoi passer sous silence les plantes vénéneuses, d’autant plus dangereuses que souvent leurs fruits ont un aspect des plus séduisant ? Si la législation mosaïque ne s’étend pas au monde des végétaux, cela ne se comprend que par la raison que les plantes ne présentent rien qui donne l’impression de l’impureté et de la souillure.
Et à Aaron : aux deux frères en même temps et non plus à l’un par l’autre, car Aaron est maintenant souverain sacrificateur. Il s’agit ici de lois que les sacrificateurs auront charge d’enseigner (Lévitique 10.10-12) et de cas sur lesquels ils seront appelés à statuer. En vertu de ces ordonnances, ils pourront même être suspendus de leurs fonctions et déclarés impurs ; le ministère d’Aaron en personne sera nécessaire pour faire propitiation en faveur de certaines des souillures qui seront mentionnées.
Animaux, littéralement : grands quadrupèdes.
Littéralement : Tous ceux d’entre les grands quadrupèdes dont le sabot est partagé et présente une fissure et qui font remonter la trituration.
De ces trois caractères les deux premiers ne paraissent pas différer ; le second sert uniquement à préciser le premier : le sabot partagé par une fissure complète, allant jusqu’à la base. C’est par cette raison que dans ce qui suit ces caractères sont ramenés à deux : voir en particulier le verset 4. Ces deux traits ne sont pas de simples signes au moyen desquels le législateur veut qu’on reconnaisse les quadrupèdes dont il est permis ou interdit de manger ; ils ont tous deux une signification et une valeur intrinsèque. Pour le premier (le mode de locomotion), voir note verset 4. Quant au second (le mode de digestion), il est permis de penser que les ruminants, qui ne se nourrissent pas de la chair d’autres animaux et qui s’assimilent, par une trituration plus complète, la nourriture végétale, appartiennent à un domaine de vie plus élevé que les non ruminants.
Les animaux qui réunissent les deux caractères mentionnés et qui ne sont pas nommés ici, sont, d’après Deutéronome 14.4, au nombre de dix : le bœuf, la brebis, la chèvre, le cerf et la gazelle ; le daim, le bouquetin, l’antilope, le bœuf sauvage et la chèvre sauvage (Pour la détermination de ces cinq dernières espèces, voir Deutéronome 14.5).
Le texte interdit de manger de quatre espèces de quadrupèdes, qui ne présentent que l’un des deux caractères voulus :
Qui ruminent, mais n’ont pas l’ongle divisé et verset 7 le porc, qui a l’ongle divisé, mais ne rumine pas.
Le chameau a bien deux ongles, mais il marche sur un gros bourrelet élastique et charnu que ses deux ongles ne font que recouvrir. Les Arabes mangent le chameau, mais les Hindous et les Sabéens en regardent la chair comme impure.
La gerboise, hyrax syriacus, en hébreu schaphan (non pas, comme plusieurs ont traduit, le lapin, qui ne se trouve pas en Palestine), est un rongeur à pattes de devant très courtes, à longs poils gris ou bruns sur le dos, blancs sous le ventre, qui tient du lapin et de la marmotte et qui est à peu près de la taille d’un chat domestique. Incapable de creuser le sol, la gerboise habite dans les anfractuosités des rochers (Psaumes 104.18 ; Proverbes 30.26) ; elle se nourrit de racines et de verdure. Les Arabes en mangent, mais n’en servent pas à leurs hôtes.
Le lièvre est aux yeux des Parses le plus impur des animaux ; les Arméniens et les Syriens ne le mangent pas non plus. Ni la gerboise, ni le lièvre n’a les quatre estomacs qui constituent les ruminants ; mais ils ont un mouvement particulier de la bouche qui a longtemps fait croire qu’ils ruminaient. Moïse se conforme à la manière de voir et de parler de son temps.
Un grand nombre de peuples de l’antiquité, Égyptiens, Arabes, Phéniciens, Syriens, habitants du Pont, regardaient le porc comme un animal impur, parce qu’il se complaît dans la fange, qu’il se repaît des plus dégoûtantes ordures et que sa chair favorise les maladies de la peau. Encore aujourd’hui, les chrétiens coptes et druses s’abstiennent de la viande de porc et Mahomet l’a interdite à ses sectateurs.
Il ne faut ni égorger ces animaux et en manger la chair, ni en toucher les cadavres au cas où ils seraient morts de mort naturelle.
La règle est simple ; elle repose sur un sentiment instinctif : Ils vous sont abominables ; abomination ils vous doivent rester. La loi ne fait que de confirmer l’impression naturelle. Tout poisson d’eau douce ou d’eau salée pouvait être mangé s’il avait nageoires et écailles. Les nageoires seules ne sont pas une marque suffisante ; ainsi l’anguille a des nageoires ; mais comme elle n’a pas d’écailles, elle est exclue ; ainsi encore le silure, autre poisson sans écailles, qui se trouve aussi dans la mer de Galilée. Il y a peut-être dans Matthieu 13.48 une allusion à ce triage à opérer entre les poissons. Par là même aussi se trouvent exclus coquillages, mollusques, crustacés, cétacés, qui n’ont pas de nageoires ni d’écailles.
Les Égyptiens modernes regardent comme malsain tout poisson sans écailles et les Romains n’en offraient jamais en sacrifice.
Ici pas de règle ni de caractères généraux, mais une simple énumération des espèces immondes ; car ce sont les moins nombreuses. Il y en a dix-neuf ; ce sont tous des oiseaux carnassiers, dont plusieurs se nourrissent de corps morts et d’immondices.
L’aigle, le roi des animaux, ouvre la liste. Quoi qu’en disent Aristote et Pline, l’aigle dévore les corps morts encore frais (Job 39.33 ; Proverbes 30.17 ; Matthieu 24.28). Il y a en Orient des peuplades à qui la chair de l’aigle n’inspire aucune répugnance. Les Abyssins la regardent même comme une friandise.
L’orfraie, littéralement : celui qui brise (probablement les os) ; à moitié aigle, à moitié vautour, cet oiseau est bien placé dans cette liste. Il mérite son nom, car il a l’habitude d’emporter dans les airs les os d’animaux que d’autres oiseaux de proie ont dépouillés de leur chair et de les laisser retomber sur des rochers où ils se brisent. Il peut alors en dévorer la moelle dont il est très friand.
Le vautour très commun en Palestine ; son nom oznija, signifie, s’il vient d’une racine hébraïque, le fort, le vainqueur (en latin : valeria, nom donné par Pline à une espèce d’aigle) et, s’il vient d’une racine arabe, le barbu, ce qui ferait penser au lœmmergeier, qui a une touffe de poils à la partie inférieure du bec.
Le milan, littéralement : qui fond les ailes étendues, qui plane. Il y en a en foule en Syrie ; ils se nourrissaient de cadavres, même en décomposition. Ils satisferont leur voracité à la ruine d’Édom (Ésaïe 34.15, en hébreu).
Toute espèce de faucons, proprement : le faucon selon son espèce ; c’est-à-dire : selon ses diverses espèces. Cette expression montre qu’il s’agit d’un genre nombreux ; et, en effet, le faucon est représenté en Syrie par de nombreuses variétés. Sa chair y est estimée comme très haute en goût.
Toute espèce de corbeaux, comprenant corneilles, choucas, geais, etc., tous très nombreux en Syrie. Ils s’attaquent aux morts (Proverbes 30.17).
L’autruche : connue pour sa voracité, qui lui fait avaler même des pierres et des morceaux de métal ; c’est un animal hybride, à la fois marchant et volant.
Le chat-huant, ou le hibou, selon les anciennes versions. Cependant l’étymologie du mot, qui signifie : le violent, ne fait guère songer à cet oiseau. On a pensé à l’autruche mâle, que les Arabes appellent l’inique, mais pourquoi cette distinction des sexes, qui serait unique ? Ou au coucou, à cause de la violence avec laquelle il s’empare de nids étrangers, mais il est bien petit ; ou enfin à l’hirondelle, mais elle porte un autre nom. Reconnaissons notre ignorance sur ce point.
La mouette : elle abonde sur les côtes de Syrie et se nourrit, à l’occasion, de corps morts.
Toute espèce d’éperviers. Les éperviers abondent dans toute l’Asie antérieure ; ils sont très belliqueux, attaquant même leurs semblables et leurs propres petits.
Le hibou : c’est un oiseau nocturne et solitaire (Psaumes 102.7). Cet animal et les autres de cette sorte étaient particulièrement odieux aux Israélites.
Le plongeon, ou peut-être le cormoran ; littéralement : le trait. Il se lance du haut des falaises sur sa proie et pénètre comme un trait dans les eaux.
L’ibis (LXX et Vulgate) : l’oiseau sacré des Égyptiens, qui, bien qu’inconnu en Palestine, doit avoir été familier aux Israélites, à cause de leur séjour en Égypte et de leurs relations avec ce pays. D’autres voient plutôt un grand hibou, habitant des ruines (Ésaïe 34.11), célèbre pour ses cris sinistres, d’où son nom qui signifie : souffleur.
La chouette. Nous avons ici le même mot qu’au verset 30, où il semble désigner le caméléon. L’étymologie indique un animal qui se gonfle, ce qui conviendrait à une chouette fréquente en Égypte, qui fait un bruit pareil au ronflement de l’homme et tantôt étend les ailes et se dilate, tantôt se ramasse et se pelotonne sur elle-même.
Le pélican, littéralement : celui qui crache ou dégorge, parce qu’il donne à ses petits les poissons qu’il a pris et qui ont séjourné dans la poche de son bec.
Le gypaète : vautour très ordinaire en Orient, très repoussant, mangeant les corps morts, ayant une odeur infecte, tête chauve, tout blanc, sauf les grandes plumes des ailes qui sont noires. Il porte cependant un beau nom : le miséricordieux, à cause des soins qu’il prodigue à ses petits et qui faisaient de lui chez les Égyptiens le type de l’amour maternel. D’autres pensent que son nom lui vient de ce qu’il n’attaque jamais les animaux vivants.
La cigogne, littéralement : la pieuse, en latin : l’oiseau pieux, à cause de son attachement pour ses petits.
Toute espèce de hérons. Les deux espèces précédentes sont nommées d’après leurs bonnes qualités ; celle-ci l’est, d’après son caractère irritable. Le nom de anapha signifie : la colère, ce qui répond au nom latin de cet oiseau (ardea).
La huppe : oiseau sale qui fait entrer les excréments humains dans la construction de son nid.
La chauve-souris. Comme les Arabes, Moïse met cet animal volant au nombre des oiseaux, quoiqu’il appartienne à une autre classe. Malgré son odeur repoussante, la chauve-souris était mangée par divers peuples de l’antiquité ; voilà ce qui explique cette défense expresse.
Toute bête ailée marchant… ; littéralement : Tout fourmillement d’ailes marchant à quatre, c’est-à-dire ayant plus de deux pattes. C’est une quatrième catégorie d’animaux qui tient le milieu entre l’oiseau et l’insecte proprement dit (insectes terrestres). Ces insectes hybrides sont tous déclarés impurs, excepté ceux qui, en dessus de leurs quatre pieds, ont deux jambes avec lesquelles ils peuvent sauter. Le seul qui réunisse ces caractères est la sauterelle. Il semble donc que Moïse, au lieu d’indiquer tout au long ces divers caractères, aurait pu dire simplement que les sauterelles pouvaient être mangées. Mais ce qui l’empêche de s’exprimer ainsi, c’est qu’elles ne pouvaient pas toutes l’être : quatre espèces de sauterelles seulement étaient pures (verset 22). La plupart des peuples de l’Orient mangent certaines espèces de sauterelles, mais ne touchent pas à certaines autres.
Le plus souvent on commence par sécher les sauterelles qui peuvent servir d’aliment, puis on les triture, on les frit dans du beurre, ou on les mêle avec de la farine pour en faire des gâteaux.
Sauterelles. L’arbé (mot qui signifie innombrable) est la sauterelle ordinaire, connue par ses invasions, la sauterelle voyageuse. Le solam (dévorant) est une espèce plus petite, dont le nom ne se retrouve pas dans l’Ancien Testament, non plus que celui du hargol (qui galoppe). Le hargol n’a pas d’ailes ; c’est une des plus grosses espèces de sauterelles qui existe. Le hagab (qui saute) n’a pas d’ailes non plus, mais se glisse à travers l’herbe en sautant, ce qui est conforme à Nombres 13.34 et Ésaïe 40.22, où des hommes ordinaires, à côté des géants ou du Dieu des cieux, sont comparés au hagab.
Sur quatre pattes : sans appareil saltatoire.
Souillures provenant du contact avec les cadavres de certains animaux. Le simple toucher (versets 24 et 27) rend souillé jusqu’au soir et oblige seulement à un bain, qui n’est pas indiqué ici parce que la chose va de soi ; comparez verset 40 ; Lévitique 17.15 et plusieurs passages du chapitre 15 ; mais si l’on a porté l’un ou quelque chose de ces cadavres, on doit de plus laver ses vêtements (versets 25 et 28). Ceux qui négligeaient ces prescriptions avaient à offrir, pour réparer cette omission, un sacrifice pour le péché (Lévitique 5.2). Mais de quels cadavres est-il ici question ? Le terme : ceux-ci (littéralement : et ceux-ci), se rapporte-t-il aux animaux qui seront indiqués dans les versets 26 et suivants, ou bien à ceux qui viennent de l’être ? Dans le premier cas, il ne serait pas parlé expressément des cadavres des oiseaux et les versets 24 et 25 mettraient en garde uniquement contre l’attouchement des cadavres des gros animaux terrestres mentionnés aux versets 26 et 27. Dans le second cas, tout cadavre absolument souille qui le touche. Le texte permet les deux interprétations. Nous nous sommes décidés pour la première ; nous pensons que les mots : et ceux-ci, annoncent les animaux qui vont être nommés au verset 26, mais en même temps, la particule et, qui a le sens de aussi implique que les cadavres des oiseaux souillent aussi, quoique la chose ne soit pas dite. S’il n’est pas dit, expressément que les cadavres des oiseaux souillent, c’est sans doute parce qu’il est très rare qu’on trouve dans les champs des cadavres d’oiseaux. Et si les versets 26 et 27 répètent encore une fois que les quadrupèdes souillent, c’est pour qu’il soit bien entendu que les cadavres même d’animaux domestiques (comme le chat et le chien, qui rentrent dans la catégorie des animaux marchant sur leurs pattes et non sur des sabots) dont on aurait pu ne pas redouter l’attouchement, souillent par leur contact.
Les touchera : touchera leurs cadavres.
Il n’est encore parlé ici que de la souillure qui résulte de leur attouchement. Au verset 41 seulement viendra la défense d’en manger, car l’idée de s’en nourrir est peu naturelle, tandis qu’il peut arriver facilement de les toucher. Huit espèces de reptiles seulement sont indiquées comme impures et ce sont les plus grosses. Car ici, comme pour les oiseaux, il est fait abstraction des espèces les plus petites ; autrement la loi eût été inapplicable. Ces huit espèces sont déclarées spécialement souillées parmi les animaux de cette classe (verset 31). Au reste, la plupart des animaux dont il va être question ne sont pas des reptiles proprement dits, mais seulement des animaux à pieds courts, dont la marche ressemble à un rampement et qui occupent un degré inférieur dans l’animalité. Les véritables reptiles sont désignés au verset 42.
Belette. Quelques-uns traduisent par taupe ; mais l’étymologie (celle qui se glisse) fait plutôt penser à la belette, qui, d’ailleurs, dans le Talmud, porte un nom très semblable à celui que nous avons ici.
Souris : voir 1 Samuel 6.5 ; Ésaïe 66.17
Lézards, d’après toutes les anciennes versions. Le Talmud voit ici le crapaud, à cause de l’étymologie qui fait penser à un animal au ventre enflé.
Musaraigne, d’après les versions grecque et latine ; d’après la tradition juive, ce serait le hérisson.
Taupe : d’après les mêmes versions, ce serait le caméléon ; d’après d’autres, la grenouille, à cause du nom de koach, qui rappelle le nom grec de cet animal. Mais cette dernière supposition est erronée, car la grenouille a en hébreu un nom différent. Elle était d’ailleurs un animal pur et le mot koach, signifiant force, ne doit pas être pris pour une onomatopée imitant le cri de l’animal. La notion de force convient bien à la taupe.
Salamandre. Ici encore, on en est réduit à des conjectures sur l’animal désigné dans le texte et dont le nom ne se retrouve nulle part dans la Bible. La description qu’en donne la tradition juive ne suffit pas à le déterminer ; mais elle renferme un trait intéressant : c’est un animal dans les œufs duquel le blanc et le jaune ne sont pas bien distincts, ce qui, dans l’esprit de la loi, doit le faire envisager comme impur.
Colimaçon. On ne sait comment entendre le mot que nous rendons ainsi. Notre traduction a pour elle des autorités respectables, mais on est étonné de rencontrer ce mollusque au milieu de reptiles qui tous ont des pattes et marchent plutôt qu’ils ne rampent.
Caméléon : voir verset 18. Ici encore rien de certain. L’incertitude que la tradition juive elle-même éprouve en face de la plupart des noms qui précèdent, est une preuve de leur haute antiquité.
Quand ils seront morts, ou au moment de leur mort.
Peau : on conservait souvent l’eau et le vin dans des outres de peau.
Pour les vases de terre, il ne suffisait pas de les laver. Voir note Lévitique 6.28
Il va de soi que le contenu était jeté, à moins qu’il ne fût sec (voir versets 37 et 38).
Il faut naturellement sous-entendre s’il y tombe quelque chose de leurs cadavres. L’eau elle-même, l’élément purificateur, au lieu d’annuler la souillure, sera souillée.
Four : voir Lévitique 2.4. Le mot ne se retrouve pas ailleurs ; sa terminaison indique qu’il s’agit d’un objet double, peut-être d’un potager à deux trous, ou bien des deux parties de l’ustensile, la plaque et le couvercle.
Seront détruits. Telle est la rigueur de la règle que même des ustensiles considérables y sont soumis.
Quant à une source et un puits, dont l’eau se renouvelle sans cesse, cela se comprend sans peine. Et quant à une citerne, il faut se rappeler le prix de l’eau dans les pays chauds. On ne pouvait se priver de l’eau d’une citerne parce qu’une de ces petites bêtes y était tombée. Toutefois, celui qui touche ce cadavre pour le sortir du puits ou de la source est souillé (fin du verset).
Si la semence est sèche, l’impureté est absorbée par la terre où elle est semée.
Si la semence a été humectée et amollie, la souillure a pénétré dans l’intérieur et la semence doit être jetée.
Il s’agit ici du cadavre des animaux purs morts de mort naturelle ou accidentelle. Voir Lévitique 18.15
Le mot ramper, qui revient si souvent dans ces versets, est caractéristique. C’est décidément le contact avec le sol qui rend ces êtres souillés, depuis le serpent qui le touche de toute la moitié inférieure de son corps jusqu’aux reptiles qui marchent à quatre pieds.
Vos personnes, littéralement : vos âmes, vous-mêmes. Cette expression ne se retrouve plus que Lévitique 20.25
Voir 1 Pierre 1.15-16
Voir des appels pareils au droit de Dieu sur le peuple qu’il a racheté : Exode 20.2 ; Deutéronome 8.14 ; Deutéronome 13.5 ; Josué 24.17
Conclusion de toute cette loi :
On voit par les derniers mots que le but principal de la loi était la pureté dans l’alimentation.