Verset à verset Double colonne
1 Et l’Éternel parla à Moïse en disant :Pénalités édictées contre les violations des lois précédentes (chapitres 18 et 19) et contre quelques autres crimes.
Les huit premiers versets se rapportent plutôt à des aberrations d’ordre religieux et les versets 9 à 21 à des actes incestueux ; les versets 22 à 27 renferment une exhortation émouvante à la sainteté qui doit distinguer Israël de tous les autres peuples idolâtres et vicieux.
Aux fils d’Israël. C’est à eux, magistrats ou peuple, qu’incombe l’exécution des lois pénales qui vont suivre, même lorsqu’elles doivent être appliquées à des étrangers : le peuple du pays le lapidera.
À Moloch : Lévitique 18.21. Double crime : idolâtrie et homicide.
Il faut être sans pitié, dans ce cas, soit à l’égard des étrangers, soit à l’égard des fils d’Israël.
On peut voir dans ce verset une anticipation de la menace du verset 5 en sous-entendant cette idée : Et si le peuple ne remplit pas son devoir… Ou bien il signifie que Dieu, de son côté, punira aussi le coupable en lui refusant toute participation ultérieure aux privilèges et au salut théocratiques (voir note Lévitique 7.20), ce qui, à la suite de la peine de mort, ne peut se rapporter qu’à une existence future.
Que si le peuple du pays méconnaît son devoir, Dieu, lui, interviendra plus sévèrement encore en étendant sa main sur la postérité du coupable et en associant toute sa famille à la réjection dont il sera frappé.
L’Éternel rappelle encore une fois la défense Lévitique 19.26, si importante pour la vie religieuse du peuple au milieu des païens qui l’entouraient.
Se prostituant : image désignant les actes d’idolâtrie par lesquels Israël méconnaît les droits de l’Éternel, son époux légitime (Jérémie 31.32).
Je tournerai. L’Éternel se charge d’intervenir lui-même, parce que c’est ordinairement dans le plus grand secret qu’on commet ce péché de consulter les devins. 1 Samuel 28.8-9 (voir au verset 27).
Vous vous sanctifierez. L’expression employée fait ressortir l’énergie et la continuité de l’action qu’Israël doit exercer sur lui-même pour éloigner de son sein toute souillure pareille.
Qui vous sanctifie : Cette notion de l’action humaine est complétée par celle de l’action divine (On peut aussi rattacher le verset 8 au morceau suivant).
Il a maudit, il suffit de répéter l’indication du crime pour justifier la peine indiquée.
Son sang est sur lui et non sur celui qui le fait mourir, comme en cas de meurtre.
La répétition du mot : adultère, comme celle des mots : il a maudit, au verset 9, fait ressortir la grandeur du crime.
À plus forte raison même peine quand le coupable est le fils même du mari de la femme séduite (1 Corinthiens 5.1) ; Lévitique 18.7-8 avait mentionné ce crime, mais sans pénalité.
Même cas pour la loi Lévitique 18.22.
Une femme et sa mère. Cela aurait pu arriver avec la polygamie.
On les brûlera. Aggravation de la sentence. Il faut faire disparaître jusqu’aux derniers vestiges de leur existence. La lapidation précédait la combustion (Josué 7.15 ; Josué 7.25).
Mêmes crimes que Lévitique 18.23 ici avec la pénalité.
Qu’il voie… qu’elle voie… Cette expression, synonyme du terme découvrir la nudité, n’est employée qu’ici, sans doute parce qu’il est question de la femme aussi bien que de l’homme et que le second terme ne pouvait convenablement avoir pour sujet que l’homme. L’expression différente indique peut-être la complicité de deux personnes. Mais le plus coupable est toujours l’homme : son péché.
C’est un inceste. Il est extrêmement frappant de voir la loi caractériser ainsi le mariage même d’où était issu le peuple élu (Genèse 20.12). Cela ne peut s’expliquer que par le fait que l’état de la famille d’Abraham avant sa vocation est assimilé à celui des païens au milieu desquels elle vivait (Josué 24.2). Ce mariage, conforme aux mœurs de ces peuples, avait précédé la vocation du patriarche. Mais nous constatons ici :
Retranchés en présence de : par ceux qui les lapideront au milieu de l’assemblée du peuple.
Lévitique 18.19 ; la pénalité est ajoutée ici.
Une tante de même sang que père ou mère.
La femme ou la veuve de l’oncle.
Mourront sans enfants. S’ils en ont eu, ils ne les conserveront pas, mais leur survivront.
Voir Lévitique 18.16 (le cas excepté où le frère serait mort sans enfants).
Seront sans enfants : n’en auront pas même.
Invitation émouvante, après l’énumération de toutes ces monstruosités.
Retour à la distinction entre les aliments purs et impurs, distinction qui est le point de départ de tout ce qui concerne la pureté personnelle.
C’est en observant cette distinction qu’Israël maintient la séparation entre lui et les peuples voisins.
Il ne s’agit plus ici, comme au verset 6 de l’Israélite qui va consulter le devin, mais du devin lui-même qui consulte directement les esprits et les morts. Aussi la pénalité est-elle différente. Là Dieu se réservait de punir ; ici le peuple lui-même doit exécuter la peine de mort (1 Samuel 28.3-9) ; ce qui était possible, puisqu’on pouvait constater quelles étaient les personnes qui exerçaient un pareil métier.
Ou femme : ajouté avec intention ; voir Exode 22.18 ; 1 Samuel 28.7 ; Actes 16.16.
Cette défense, comme conclusion de tout ce morceau, s’explique par la considération que tout l’édifice de la loi était menacé s’il était loisible à un faux prophète de proclamer de prétendues révélations provenant du monde invisible et d’introduire un nouveau système et de nouveaux actes religieux.