Verset à verset Double colonne
Ce morceau renferme plusieurs ordonnances relatives à la sainteté des sacrificateurs, soit dans la vie ordinaire, soit quant au manger des choses saintes.
Il y a ordinairement : les fils d’Aaron, sacrificateurs (Lévitique 1.5 ; Lévitique 1.8 ; Lévitique 1.11 ; Lévitique 3.2, etc.). Ici la charge est mise en relief, en vue de ce qui suit. Au verset 8 la parole est adressée au peuple : il est intéressé tout entier à la fidèle exécution de ces ordonnances (verset 24).
Se rendre impur : par l’attouchement d’un mort (Nombres 19.11). La relation plus étroite que les sacrificateurs soutiennent avec l’Éternel, leur impose des obligations plus strictes à l’égard de la pureté légale. Les prêtres égyptiens, grecs et romains ne devaient pas non plus s’approcher d’un cadavre.
Au milieu de son peuple : se mettant par là sur le même pied que tous les autres israélites.
Pour son parent du même sang ; proprement : pour sa chair à lui ; pour ses plus proches parents consanguins. Comment expliquer l’omission de la femme ? Serait-elle comprise, comme le pensent les rabbins, dans le mot sa chair ? Ou cette exception s’entendrait-elle tellement d’elle-même qu’il n’était pas nécessaire de la mentionner ? Tout cela est fort douteux. Le terme énergique employé ici, comme Lévitique 23.6, pour désigner la parenté, paraît bien montrer qu’il s’agit point de parenté par alliance, mais uniquement de parenté par la communauté du sang.
Pour sa sœur… ; dans le cas où n’étant pas mariée elle fait encore partie de la famille.
Ces six exceptions sont indiquées de la même manière Ézéchiel 44.25 ; seulement la liste s’ouvre dans notre passage par la mère, au lieu du père ; comparez Lévitique 19.3.
Comme mari. On peut traduire aussi : comme maître, en rapportant cette expression à sa charge sacerdotale et aux astrictions spéciales qu’elles lui imposent. Mais peut-être ce verset explique-t-il précisément l’omission intentionnelle de la femme dans le verset précédent. Il ne lui est pas même permis de se souiller comme mari en touchant le cadavre de sa femme. Le devoir de respecter sa sainteté sacerdotale l’emporte sur celui qui résulterait pour lui de l’alliance conjugale.
Interdiction aux sacrificateurs de certains rites de deuil en usage chez les anciens. Ainsi leur sont appliquées expressément les défenses générales faites Lévitique 19.27-28 et répétées Deutéronome 14.1. On est tenté de se défigurer en cas de deuil pour exprimer sa douleur.
Le pain de leur Dieu : les offrandes sanglantes et non sanglantes, dont une partie était consumée sur l’autel.
Les sacrificateurs ne doivent épouser ni une prostituée, ni une personne qui aurait été la victime d’un attentat, ni une femme répudiée, mais seulement une vierge ou une veuve de conduite irréprochable. Il paraît d’après cela qu’il leur était permis d’épouser des étrangères, pourvu qu’elles ne fussent pas idolâtres, car dans ce cas il était interdit à tout Israélite en général de les épouser (Exode 24.16 ; Deutéronome 7.3). Ézéchiel 44.22 renchérit un peu sur la législation mosaïque en n’autorisant l’union avec une veuve qu’autant que celle-ci est veuve de sacrificateur.
Toutes ces ordonnances parlaient des sacrificateurs à la troisième personne et paraissaient ainsi être adressées au peuple. Ici cela devient tout à fait évident (voir au verset 1).
Moi l’Éternel, qui vous sanctifie. En maintenant haut élevée la sainteté du sacerdoce au-dessus de celle du peuple, Moïse élève le niveau de la sainteté du peuple lui-même.
En se prostituant. L’expression implique une vie vicieuse. Les rabbins n’appliquent cette parole qu’à des filles promises ou mariées ; le texte ne dit rien de pareil.
Brûlée : comme Lévitique 20.14 après lapidation.
Ses frères : les autres sacrificateurs.
La mention de l’onction et des vêtements sacrés motive les deux interdictions de découvrir sa tête et de déchirer ses vêtements, ce qui se faisait en cas de deuil et n’était pas interdit aux simples sacrificateurs.
Ne découvrira pas sa tête : en se décoiffant et laissant flotter les cheveux en désordre. Le grand sacrificateur doit toujours avoir un extérieur calme et digne.
Il ne se souillera ni… : en s’occupant des soins de la sépulture. Cela était permis aux simples sacrificateurs.
Il ne sortira pas du sanctuaire : pour se joindre au convoi funèbre. Il ne résulte pas de ces mots qu’en temps ordinaire le souverain sacrificateur dût vivre dans le sanctuaire, comme par exemple Eli. Il avait une maison à lui, à Jérusalem, dit Maïmonide et il y passait la nuit et quelques heures du jour. Mais il avait une chambre dans les dépendances du temple et il était de sa dignité d’y rester la plus grande partie de la journée. Il ne devait être empêché de le faire par aucun devoir étranger à sa charge. Homme du sanctuaire, rien ne doit l’en séparer.
Ce verset paraît lui imposer l’obligation de se marier.
Conditions plus sévères que verset 7 : seulement une vierge et une vierge israélite. Ainsi ni une veuve, ni une étrangère.
Au milieu de son peuple : chez lequel s’affaiblirait la notion de la sainteté de l’ordre sacerdotal et par conséquent aussi celle de la sainteté du peuple entier.
Tout dans le sacerdoce doit être, même extérieurement, digne d’un Dieu parfait et réveiller dans l’esprit des adorateurs le sentiment de la perfection. Cependant Dieu autorise expressément les infirmes parmi les descendants d’Aaron à vivre des revenus de ce sacerdoce qu’ils ne peuvent exercer. Il existait des exclusions analogues chez les Grecs et les Romains.
Parle à Aaron : comme au chef de la race, qui peut inculquer ces règles à ses descendants avec une autorité à la fois paternelle et divine. Ces mots supposent que la prescription est adressée à Aaron lui-même, tandis qu’au verset 21 il est parlé de lui à la troisième personne. Voir au verset 8. Ces ordonnances, versets 1 à 15 et 16 à 24, sont prononcées devant le peuple, représenté par ses Anciens. Dieu veut les inculquer au peuple lui-même qui ne manquerait pas de subir aussi les conséquences de leur violation (verset 24).
Défaut, excroissance : un vice par manque (d’un organe, d’un œil, d’une oreille, etc.) ou par excès (un doigt de trop, développement exagéré d’un membre).
Une fracture mal remise, comme c’était souvent le cas dans ces temps.
Nain, littéralement : mince, grêle.
Tache : une tache blanche à l’œil.
Gale : Lévitique 22.22 ; Deutéronome 28.27.
Dartre. Ce mot ne se retrouve que Lévitique 22.22.
Le dernier cas ne peut désigner la castration (Deutéronome 23.1) ; c’est plutôt un état maladif des parties.
Nul homme qui a une difformité : non pas seulement une de ces difformités choisies comme exemples. Les rabbins ont développé cette liste et énuméré jusqu’à cent quarante cas de ce genre.
Sur la distinction entre les choses très saintes ou simplement saintes, comparez Lévitique 6.25, note.
Mon sanctuaire, littéralement : mes sanctuaires. C’est avec Lévitique 26.31 seul passage où se rencontre ce pluriel dans le Pentateuque. Dans ce terme sont compris et les lieux saints et les choses saintes.
Qui le sanctifie (le sanctuaire) : qui veut le maintenir saint, comme une source de sainteté pour mon peuple.
Et à tous les fils d’Israël. Voir versets 1 et 8.
Cette conclusion résume tout ce qui précède depuis Lévitique 17.1.