Verset à verset Double colonne
Le septième sceau
À son ouverture, il se fait un silence d’une demi-heure dans le ciel. Jean voit sept anges devant Dieu, auxquels sept trompettes sont données (1, 2).
L’ange sur l’autel
Il a un encensoir d’or, et où s’expriment la joie du triomphe et beaucoup de parfums à offrir avec les prières de tous les saints. La fumée des parfums monte jusque devant Dieu (3, 4).
L’ange jette le feu sur la terre
Il remplit l’encensoir de braises prises sur l’autel et le jette sur la terre ; des tonnerres et un tremblement de terre se produisent (5).
Ceux qui considèrent ce silence comme étant tout le contenu du septième sceau ont vu le silence qui succède aux cris des ennemis de Dieu (Apocalypse 6.16 ; Apocalypse 6.17), silence de mort qui aurait régné sur la terre, après leur anéantissement. Mais ce silence est dans le ciel.
Ce sont donc les chants du ciel (Apocalypse 7.10 et suivants) qui cessent dans l’attente solennelle des choses qui vont arriver. Ce silence dure une demi heure, c’est le temps qui s’écoule entre l’épisode de Apocalypse 7 et les nouvelles visions qui vont suivre et dont l’impression sera accrue par la silencieuse attente de l’armée céleste tout entière. Le contenu du septième sceau, ce sont donc, comme l’admettent aujourd’hui la plupart des interprètes, les événements que les sept trompettes vont annoncer.
Comparer Luc 1.19 ; Matthieu 18.10. Les sept anges, à qui est donné l’attribut spécial de se tenir devant Dieu sont, comme l’indique l’article, sept anges qui occupent une position spéciale parmi les esprits célestes (Tobie 12.15, comparez Daniel 10.13 ; 1 Thessaloniciens 4.16, Éphésiens 1.20-21 ; Éphésiens 3.10 ; Éphésiens 6.11 et suivants ; Colossiens 1.16).
La trompette servait à publier les grandes fêtes d’Israël (Lévitique 25.9), ses réjouissances nationales et religieuses (2 Samuel 6.15 ; 2 Chroniques 5.12 ; 2 Chroniques 5.13 ; 2 Chroniques 29.26-28) ; dans le langage des prophètes, elle annonce une révélation, une exhortation, un jugement de Dieu (Ésaïe 58.1 ; Osée 8.1 ; Joël 2.1).
Le son de la trompette inaugurera les dernières scènes du jour de Christ (Matthieu 24.31 ; 1 Corinthiens 15.52 ; 1 Thessaloniciens 4.16). Ici les sept trompettes doivent annoncer de nouveaux jugements de Dieu (voir sur ce nombre sept, qui revient partout dans l’Apocalypse, Apocalypse 1.4, troisième note).
Cet ange remplit la fonction du sacrificateur, qui prenait du feu sur l’autel des holocaustes (Lévitique 16.12) pour offrir des parfums, dont la fumée, image de la prière, montait vers Dieu et lui était en agréable odeur (comparer Apocalypse 5.8 ; Éphésiens 6.2 ; Nombres 16.46).
L’autel devant lequel (ou sur les degrés duquel) se plaça l’ange (verset 3) comme celui dont il prit du feu (verset 5), est l’autel des holocaustes (Apocalypse 6.9) ; tandis que l’autel d’or qui est devant le trône (verset 3) est l’autel des parfums, placé devant l’entrée du lieu très saint.
Il est difficile de dire si, pour le voyant, la scène se déroule dans un temple céleste (Apocalypse 7.15), ou dans le temple de Jérusalem (comparez Apocalypse 11.1). La plupart de nos versions portent : la fumée monta avec les prières des saints ; il est plus exact de traduire le datif grec par : pour les prières des saints, dans leur intérêt, l’offrande des parfums confirme les prières des saints et les fait parvenir à Dieu.
Le second acte de l’ange est de remplir du feu de l’autel, c’est-à-dire des braises prises sur l’autel, l’encensoir qu’il a en mains (verset 3) et de jeter ces charbons ardents sur la terre (Un acte symbolique semblable est décrit Ézéchiel 10.2).
Cet acte a pour effet de déchaîner les jugements de Dieu qui viennent répondre aux cris des martyrs (Apocalypse 6.9-11). Aux phénomènes naturels déjà énumérés dans Apocalypse 1.5 est ajouté un tremblement de terre, mentionné dans Apocalypse 6.12.
Première trompette
Grêle et feu mêlés de sang brûlent le tiers des plantes de la terre (6, 7).
Deuxième trompette
Une montagne de feu, jetée dans la mer, fait périr le tiers de ses habitants et des navires (8, 9).
Troisième trompette
L’étoile Absinthe tombe sur le tiers des fleuves et des sources, dont les eaux empoisonnent beaucoup d’hommes (10, 11).
Quatrième trompette
Le tiers des astres est obscurci ; la clarté du jour et celle de la nuit sont réduites d’un tiers (12).
Les quatre premières trompettes (versets 7-12), qui correspondent aux quatre premiers sceaux (Apocalypse 6.1-8), forment, comme ceux-ci, un troupe à part. Les phénomènes dont elles donnent le signal dans la nature rappellent les plaies d’Égypte (Exode 7 à Exode 10).
Comparer Exode 9.23-25 ; Genèse 19.24.
Les mots : le tiers de la terre fut brûlé, sont omis dans le texte reçu. Ils se lisent dans la plupart des documents.
Les calamités des quatre premières trompettes ne frappent que le tiers de ce qu’elles auraient pu détruire entièrement, Dieu voulant encore user de miséricorde dans le jugement, afin de donner lieu, si possible, à la repentance et à la conversion (Apocalypse 9.20 ; Apocalypse 9.21).
Grec : Comme une grande montagne brûlant de feu fut jetée, c’est-à-dire qu’une masse enflammée, pareille à une montagne et non une montagne proprement dite, tomba dans la mer. La transformation en sang des eaux de la mer rappelle Exode 7.20.
La substance nuisible vient cette fois du ciel et apparaît au voyant sous la forme d’une grande étoile, peut-être d’un météore, qui éclate et dont les débris viennent tomber sur le tiers des fleuves et sur les sources des eaux.
L’étoile est appelée l’Absinthe, parce qu’elle rend les eaux amères, elle les empoisonne même, puisqu’elles font mourir. Dans le langage des prophètes, l’absinthe est synonyme de poison (Jérémie 9.15 ; Jérémie 23.15 ; Lamentations 3.19).
La puissance destructrice n’est pas nommée, comme elle l’était dans les trois précédentes plaies.
Il est difficile de se représenter le phénomène, dont le caractère symbolique importe seul. Ce sera le commencement de l’éclipse totale de ces astres, annoncée Apocalypse 6.12 et suivants, Matthieu 24.29. Comparer Exode 10.21. Il y a littéralement : afin que…le jour n’éclaire pas son tiers.
Les châtiments annoncés par les quatre premières trompettes n’atteignent l’homme que dans ses ressources dans le monde extérieur où il habite, tandis qu’aux trois dernières trompettes, c’est l’homme lui-même qui est frappé. Dans l’Apocalypse, comme dans la vie, les jugements de Dieu deviennent plus sévères jusqu’à ce que le pécheur fléchisse sous sa justice, ou périsse enfin dans le dernier de ces jugements.
L’aigle
Jean entend un aigle qui vole par le milieu du ciel et crie trois fois malheur aux hommes à cause des trois dernières trompettes (13).
La cinquième trompette retentit
Une étoile tombée du ciel reçoit la clef du puits de l’abîme. Elle l’ouvre ; il en sort de la fumée (1, 2).
Les sauterelles
De la fumée sortent des sauterelles qui reçoivent un pouvoir semblable à celui des scorpions, avec ordre de nuire, non aux plantes, mais aux hommes qui n’ont pas la marque des élus, de les tourmenter pendant cinq mois ; les hommes alors désireront mourir et ne le pourront (3-6).
Description des sauterelles. Nom de leur roi
Elles ressemblaient à des chevaux de bataille avec une couronne d’or, un visage d’homme, des cheveux de femme, des dents de lion, des cuirasses de fer ; le bruit de leurs ailes était comme celui des chars, leurs queues comme celles des scorpions. Leur roi, c’est l’ange de l’abîme, nommé Abaddon (7-11).
Le premier malheur
Il est passé. Deux malheurs vont encore venir (12).
Le texte reçu porte un ange, c’est une correction faite sans doute parce qu’on trouvait l’aigle peu apte à remplir la fonction qui lui est ici attribuée. Mais l’aigle, oiseau de proie redouté, qui plane au zénith et fond sur sa proie avec la rapidité de l’éclair, est bien choisi comme messager des calamités imminentes (Matthieu 24.28).
Ce cri de malheur ! trois fois répété rend l’attente de ce qui va venir plus anxieuse. Les calamités annoncées par les trois dernières trompettes seront plus terribles que celles des quatre premières.
C’est pourquoi elles sont appelées dans la suite des malheurs ! (Apocalypse 9.12 ; Apocalypse 11.14)