Verset à verset Double colonne
1 Et le cinquième ange sonna de la trompette, et je vis une étoile qui était tombée du ciel sur la terre ; et la clef du puits de l’abîme lui fut donnée.L’action attribuée à cette étoile (verset 2) montre que l’auteur voit en elle un être intelligent, un ange peut-être. Les étoiles sont personnifiées de même dans Juges 5.20 ; Job 38.7, comparez Hénoch 88.1. Ce personnage est un envoyé de Dieu, non un ange rebelle et déchu, puisque la clef du puits de l’abîme lui fut donnée par Dieu sans doute et qu’il agit sur son ordre.
L’abîme est la demeure des esprits mauvais (Luc 8.31), duquel montent des puissances de ténèbres (Apocalypse 11.7 ; Apocalypse 17.8) et où Satan est enfin précipité (Apocalypse 20.3). Il est situé dans l’intérieur de la terre et communique avec la surface du sol par un puits.
Les sauterelles sont une des calamités les plus redoutables de l’Orient (comparer Exode 10.14 ; Exode 10.15 ; Joël 1.1-10). Ce qui est dit ici sur ces sauterelles montre qu’elles ne sont pas seulement une plaie naturelle, mais qu’elles symbolisent les puissances infernales. En effet, elles sortent de la fumée qui monte de l’abîme.
La piqûre du scorpion cause de vives douleurs, mais elle n’est pas mortelle (verset 5).
L’auteur ajoute : de la terre, par opposition, non à d’autres scorpions, mais aux sauterelles qui montent de l’abîme.
Voir Apocalypse 7.1 et suivants.
Les sauterelles détruisent d’ordinaire toute la végétation ; défense est faite aux êtres dont elles sont l’image de s’attaquer à ces produits de la terre ; ils ne doivent nuire qu’aux hommes : précisément l’inverse de ce qui arrive dans les fléaux des quatre premières trompettes (Apocalypse 8.6-12). Toutefois, les élus de Dieu sont exempts de ces tourments.
Ce terme de cinq mois est répété au verset 10. Peut-être doit-il indiquer simplement une durée limitée et courte, cinq étant la moitié de dix.
Suivant d’autres, ce seraient les cinq mois, de mai à septembre, où les sauterelles apparaissent. Leurs ravages dureraient toute la saison pendant laquelle elles sont à redouter.
Expression poignante du désespoir. Les tourments endurés par les hommes ne seront pas seulement physiques, mais de nature morale, car les êtres qui leur infligeront ces tourments seront des esprits mauvais (versets 1 et 3, notes).
La mort (grec) fuit loin d’eux ; ce verbe au présent, selon le vrai texte, après les futurs qui précèdent, rend la description de leurs sentiments plus vivante. Jusqu’ici Jean a exposé l’action terrible de ces êtres malfaisants, maintenant il décrit leur aspect et indique le nom de leur roi (versets 7-11).
Plusieurs traits du tableau sont empruntés à Joël : ainsi la comparaison des sauterelles avec des chevaux, du bruit de leurs ailes avec celui des chars qui courent au combat (2.4-5) de leurs dents avec celles du lion (Joël 1.6). Les autres détails sont propres à l’Apocalypse.
Tous ces divers attributs sont destinés à marquer soit le caractère imposant et redoutable des êtres que figurent les sauterelles (chevaux préparés pour le combat, couronnes qui semblaient en or, dents comme des dents de lion, cuirasses de fer, bruit de chars, queues semblables à celles des scorpions), soit leur qualité d’êtres intelligents (visages d’hommes) et capables de séduire (cheveux de femmes).
Ce qui rend encore ces esprits diaboliques redoutables, c’est qu’ils obéissent à un roi, l’ange de l’abîme, nommé en hébreu Abaddon. Ce mot se trouve dans Job 26.6 ; Job 28.22, pour désigner le séjour des morts. Les Septante le traduisent par destruction. Jean, l’appliquant à une personne, le rend par Apollyon, ce qui signifie le destructeur. Il a en vue un des principaux chefs de l’empire des ténèbres, peut-être Satan lui-même (comparer Hébreux 2.14).
Voir Apocalypse 8.13 ; Apocalypse 11.14.
Les quatre anges de l’Euphrate déliés
Ordre est donné à l’ange qui vient de sonner de la sixième trompette de délier les anges préparés pour ce moment précis, afin qu’ils fassent périr le tiers des hommes (13-13).
Description des armées envahissantes
Jean entend le nombre des cavaliers ; il voit, dans la vision, les chevaux et leurs cavaliers aux cuirasses tricolores ; par le feu, la fumée et le soufre qui sortent de leur bouche, les chevaux tuent le tiers des hommes et ils leur font du mal par leurs queues semblables à des serpents (16-19).
Résultat des six premières plaies
Les hommes qu’elles ne firent pas mourir ne se repentirent pas de leur idolâtrie et de leurs crimes (20, 21).
Aux angles de l’autel, il y avait quatre cornes (le mot quatre manque dans A. On lit dans Codex Sinaiticus : j’entendis la voix de l’autel…), emblème de la force de la prière et du sacrifice (Exode 30.3).
Il n’est pas dit de qui était la voix, non plus qu’à Apocalypse 6.6 ; mais il est probable que c’est la voix de Dieu, à qui l’encens a été offert sur cet autel et qui exauce les prières de tous les saints (Apocalypse 8.3 ; Apocalypse 8.4)
Les quatre anges liés sur les bords de l’Euphrate ne sont pas de bons anges, ni même des personnifications des forces de la nature, comme les anges des quatre vents (Apocalypse 7.1-3, note) ; mais des représentants des puissances démoniaques, des chefs de leurs armées (verset 16).
Comme ils sont liés au bord de l’Euphrate, on a pensé que l’acte de les délier (verset 15) figurait une invasion des peuples barbares cantonnés au-delà de ce fleuve, des Parthes spécialement.
Divers détails (verset 15 2e note, verset 19, note) ne sont pas favorables à cette application précise de l’image. Il s’agit plutôt d’un fléau indéterminé qui vient pour toute la terre de ces bords de l’Euphrate, d’où venaient pour l’ancien peuple d’Israël les invasions et les calamités dont il était périodiquement frappé (Ésaïe 8.5 et suivants ; Jérémie 1.13-15).
Les interprètes se divisent sur le sens de ces mots ; selon les uns, ils indiquent la durée, strictement limitée, des événements qui vont suivre selon les autres, le moment précis, déterminé par Dieu, où ces événements doivent commencer.
Comparer sur ce tiers Apocalypse 8.7 et suivants Le fléau atteint tous les hommes, tous « les habitants de la terre » (Apocalypse 8.13). Ce n’est donc pas une invasion de Parthes qui n’aurait exercé ses ravages que dans une partie de l’empire.
Grec : Et le nombre des armées de la cavalerie était deux myriades de myriades.
Ces armées n’étaient composées que de cavaliers.
Une myriade équivalant à 10000, deux myriades à 20000, ce nombre multiplié par une myriade ou 10 000 donne 200 millions. Ce nombre est précis, car Jean ajoute : j’en ouïs le nombre. Il ne faut pas l’assimiler à l’expression « myriades de myriades et milliers de milliers », qui se lit dans Apocalypse 5.11 et qui désigne une multitude innombrable.
Les trois couleurs des cuirasses correspondent aux trois moyens de destruction qu’a cette armée : le feu, la fumée et le soufre (verset 18).
D’autres traduisent : ils (les chevaux) nuisent. Mais les chevaux nuisent aussi par la bouche. Le sujet est donc plutôt : les queues, qui nuisent par le moyen de ces têtes, qu’elles ont parce qu’elles sont formées de serpents.
Ce ne sont pas les cavaliers, mais les chevaux eux-mêmes qui donnent la mort ; ce qui semble s’opposer à ce qu’on voie ici le tableau d’une armée réelle qui envahirait l’empire, une allusion aux cavaliers parthes, qui tiraient des flèches en fuyant.
Le sens de la négation, employée en grec, est : ils ne se repentirent pas même sous le coup de cette épreuve.
Les œuvres de leurs mains sont leurs idoles (Deutéronome 4.28). Ils ne se repentirent pas pour se détourner d’elles. C’est ce qu’explique la proposition suivante : (grec) afin qu’ils n’adorassent plus les démons, etc.
Comparer Psaumes 115.4-7 ; Psaumes 135.15 et suivants ; Daniel 5.23 ; 1 Corinthiens 10.20.
Ils demeurèrent attachés aux vices du paganisme, comme au culte des idoles.
Sur les sorcelleries ou pratiques de la magie, comparez Ésaïe 47.9 ; Ésaïe 47.12.