Verset à verset Double colonne
1 Quand Mardochée apprit tout ce qui se passait, il déchira ses vêtements, prit le sac et la cendre et parcourut la ville, et il poussa de grands cris, des cris de douleur amère.Douleur amère. Même expression que Genèse 27.34. Si Mardochée donne des signes extraordinaires de deuil, c’est qu’il se sait la cause première de la colère d’Haman.
Devant la porte : la place publique qui, d’après le verset 6, s’étendait devant la porte du palais.
En habits de deuil : manquement voulu aux convenances.
Tous jeûnaient et se lamentaient, mais beaucoup se couchèrent même (Ésaïe 58.5), comme des malades, enveloppés dans leurs grossiers vêtements de deuil saupoudrés de cendre.
Les servantes : peut-être celles de Esther 2.9.
Ses eunuques : verset 5.
Pour l’avertir : que Mardochée dont on connaissait l’intérêt pour elle (Esther 2.11), était là en grand deuil.
Très grande angoisse : sachant, non pas ce qui se passait, mais que Mardochée ne faisait rien qu’à bon escient.
Mais il ne le voulut pas : puisque rien n’avait pu être fait encore pour détourner le mal. Voir au contraire Esther 5.9.
Devant la porte. Voir verset 2. Mardochée ne s’était pas retiré.
Et la somme… Il fallait qu’Esther fût au fait (verset 8) de toute cette basse intrigue.
La cour intérieure : voir Esther 5.1. Dans Esther 6.4, est mentionnée la cour extérieure.
Les rois d’Orient se laissent voir très rarement et croient qu’il est de leur majesté d’en user ainsi pour maintenir les peuples dans un respect plus profond. Leur cabinet est inaccessible, comme le Lieu très saint d’une divinité.
Hérodote fait remonter à Déjocès la coutume à laquelle il est fait ici allusion (I, 99. Voir aussi III, 118 et Cornelius Nepos, Conon, 3). Cependant Hérodote ajoute (III, 140) que chacun pouvait demander au roi une audience. Si Esther ne le fait pas, c’est qu’elle se croit en défaveur, n’ayant, depuis un mois, plus été mandée par le roi. Et si elle obtenait une audience, elle devrait de but en blanc et sans attendre l’instant favorable aborder la question brûlante, chose périlleuse dans la faveur croissante dont jouissait Haman. Et qui lui garantissait que son origine n’avait pas été révélée au roi ?
Son sceptre. On a demandé si le roi de Perse avait donc toujours un sceptre à la main. De toutes les nombreuses représentations des rois de Perse que l’on trouve à Persépolis, il n’en est pas une où il ne figure avec un long sceptre à la main droite.
Fit répondre : toujours par l’entremise de Hathac. La nation Juive ne peut périr (Jérémie 31.35-37). Mais Esther, malgré sa position privilégiée, périra si elle manque de foi et de patriotisme. D’autres : Si Esther ne ruine pas l’influence d’Haman, Dieu sauvera le peuple juif d’une manière quelconque, mais Haman sera toujours là, dont la colère atteindra celui qu’il hait et sa famille.
Après la menace, un rayon de joyeuse espérance.
Jeunez. Le jeûne était inséparable de la pensée de Dieu et même de la prière (Néhémie 1.4 ; 2 Samuel 12.16).
Je jeunerai de même : trois jours. Elle ne craint pas de diminuer les charmes de sa figure. Elle ne compte que sur l’influence du ciel. Aussi résulte-t-il de Esther 5.1 que le troisième jour ne fut pas tout entier consacré au jeûne. Le jeûne commença le soir du premier jour et prit fin au commencement du troisième jour. C’est ainsi qu’il est dit que le Seigneur a été trois jours dans le tombeau.
Mardochée obéit aux conseils d’Esther, comme elle l’avait fait elle-même à son égard (Esther 2.20).