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Néhémie 5.10 Amiot & Tamisier
MURMURES DES PAUVRES CONTRE LES RICHES — EXHORTATION DE NÉHÉMIAS — SON DÉSINTÉRESSEMENT
1 Alors les gens du peuple et leurs femmes firent de grandes plaintes contre les Juifs, leurs frères, 2 et il y en avait qui disaient : Nous avons trop de fils et de filles : vendons-les, et achetons-en du blé pour nous nourrir et pour avoir de quoi vivre. 3 D’autres disaient : Engageons nos champs, nos vignes et nos maisons, pour avoir du blé pendant la famine. 4 D’autres disaient encore : Nous avons emprunté de l’argent pour payer les tributs du roi et hypothéqué nos champs et nos vignes. 5 Notre chair est comme la chair de nos frères, et nos fils sont comme leurs fils ; et cependant nous sommes contraints maintenant de réduire en servitude nos fils et nos filles, et nous n’avons rien pour racheter celles de nos filles qui sont esclaves. Nos champs et nos vignes sont possédés par des étrangers. 6 Lorsque je les entendis se plaindre de la sorte, j’entrai dans une grande colère. 7 Je pensai en moi-même au fond de mon cœur ce que j’avais à faire. Je fis une réprimande aux principaux du peuple et aux magistrats, et je leur dis : Exigez-vous donc de vos frères les intérêts et l’usure de ce que vous leur donnez ? Je fis faire en même temps une grande assemblée du peuple à cause d’eux, 8 et je leur dis : Vous savez que nous avons racheté, autant que nous l’avons pu, les Juifs, nos frères, qui avaient été vendus aux nations. Est-ce donc que maintenant vous vendrez vos frères, et qu’il faudra que nous les rachetions ? Quand je leur eus parlé de la sorte, ils demeurèrent dans le silence, et ils ne surent que me répondre. 9 Je leur dis ensuite : Ce que vous faites n’est pas bien ; pourquoi ne marchez-vous point dans la crainte de notre Dieu, pour ne nous point exposer aux reproches des peuples qui sont nos ennemis ? 10 Mes frères, mes gens et moi, nous avons prêté à plusieurs de l’argent et du blé ; accordons-nous tous, je vous prie, à ne rien leur demander, et à leur faire remise de ce qu’ils nous doivent. 11 Rendez-leur aujourd’hui leurs champs et leurs vignes, leurs plants d’oliviers et leurs maisons, le centième de l’argent, du blé, du vin et de l’huile que vous avez accoutumé d’exiger d’eux. 12 Ils me répondirent : Nous leur rendrons ce que nous avons à eux. Nous ne leur redemanderons rien de ce qu’ils nous doivent, et nous ferons ce que vous nous avez dit. Alors je vis venir les prêtres, et je leur fis promettre avec serment qu’ils agiraient comme j’avais dit. 13 Après cela, je secouai mes habits, et je dis : Que tout homme qui n’accomplira point ce que j’ai dit soit ainsi secoué et rejeté de Dieu loin de sa maison, et privé du fruit de ses travaux ; qu’il soit ainsi secoué et rejeté, et réduit à l’indigence. Tout le peuple répondit : Amen ! et ils louèrent Dieu. Le peuple fit donc ce qui avait été proposé. 14 Pour ce qui est de moi, depuis le jour où le roi m’avait commandé d’être gouverneur dans le pays de Juda, c’est-à-dire depuis la vingtième année du règne d’Artaxerxès jusqu’à la trente-deuxième, pendant l’espace de douze ans, nous n’avons rien pris, mes frères ni moi, des revenus qui étaient dus aux gouverneurs. 15 En effet, ceux qui avaient été avant moi avaient accablé le peuple en prenant tous les jours quarante sicles sur le pain, sur le vin et sur l’argent ; et leurs officiers les surchargeaient encore. Mais, pour moi, je ne l’ai point fait, parce que je crains Dieu. 16 J’ai travaillé même comme les autres aux réparations des murailles, sans acheter aucun champ ; et mes gens se sont tous trouvés ensemble au travail. 17 Les Juifs mêmes et les magistrats, au nombre de cent cinquante personnes, et ceux qui venaient nous trouver d’entre les peuples qui étaient autour de nous, mangeaient toujours à ma table. 18 On m’apprêtait tous les jours un bœuf et six excellents moutons, sans les volailles. De dix en dix jours je distribuais une grande abondance de vin, et je donnais aussi beaucoup d’autres choses, quoique je ne prisse rien de tout ce qui était dû à ma charge, car le peuple était extrêmement pauvre. 19 Ô mon Dieu, souvenez-vous de moi pour me faire miséricorde, selon tout le bien que j’ai fait à ce peuple.