Job 7.9
Ancien Testament Samuel Cahen

¹ Certes, le mortel a sa tâche sur la terre, ses jours sont comme ceux du mercenaire.
² Comme l’esclave soupire après l’ombre, et comme le mercenaire attend son salaire,
³ Ainsi m’ont été imposées des lunes de malheur, des nuits d’inquiétude m’ont été comptées.
⁴ Lorsque je me couche, je dis : Quand me lèverai-je ? Quand la soirée est passée, je suis rassasié d’agitation jusqu’au crépuscule.
⁵ Ma chair est couverte de vers et d’une croûte terreuse ; ma peau se crevasse et se dissout.
⁶ Mes jours coulent plus vite que la navette et se consument sans espérance.
⁷ Pense que ma vie est un souffle, mon œil ne reverra plus rien de bon.
⁸ L’œil qui m’a vu ne m’apercevra plus ; ton œil est (fixé) sur moi, et je ne suis plus.
⁹ (Comme) le nuage se dissipe et s’en va, ainsi celui qui descend dans le schéol (la tombe) ne remonte plus.
¹⁰ Il ne reviendra plus en sa maison, et son lieu ne le reconnaîtra plus.
¹¹ Aussi, moi je ne contiendrai pas ma bouche ; je parlerai dans l’angoisse de mon esprit, je me lamenterai dans l’amertume de mon âme.
¹² Suis-je une mer ou un monstre marin, que tu places une garde près de moi ?
¹³ Car si je dis : Mon lit me consolera, ma couche m’aidera à supporter ma tristesse, -
¹⁴ Alors tu m’effrayes par des songes, et tu m’épouvantes par des visions,
¹⁵ (Au point que) mon âme préfère une mort violente, le trépas plutôt que mes membres (endoloris).
¹⁶ J’en ai horreur : je ne vivrai pas toujours ; épargne-moi, car mes jours sont une vanité.
¹⁷ Qu’est-ce que le mortel, que tu l’as grandi et que tu fais attention à lui ?
¹⁸ Que tu le visites chaque matin, que tu l’éprouves à tout moment ?
¹⁹ Jusqu’à quand ne te détourneras-tu pas de moi ? ne me laisseras-tu pas le temps de respirer ?
²⁰ J’ai péché ; qu’ai-je fait contre toi, toi qui gardes l’homme ? Pourquoi as-tu fait de moi ta pierre d’achoppement, (au point) que je suis à charge à moi-même ?
²¹ Et pourquoi ne pardonnerais tu pas mon crime, ne passerais tu pas par dessus mon iniquité ? car maintenant je me coucherai dans la poussière, tu me chercheras et je ne serai plus.