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Esaïe 47.6 Louis Segond 1910
Babylone abaissée
1 Descends, et assieds-toi dans la poussière, Vierge, fille de Babylone ! Assieds-toi à terre, sans trône, Fille des Chaldéens ! On ne t’appellera plus délicate et voluptueuse. 2 Prends les meules, et mouds de la farine ; Ôte ton voile, relève les pans de ta robe, Découvre tes jambes, traverse les fleuves ! 3 Ta nudité sera découverte, Et ta honte sera vue. J’exercerai ma vengeance, Je n’épargnerai personne. — 4 Notre rédempteur, c’est celui qui s’appelle l’Éternel des armées, C’est le Saint d’Israël. — 5 Assieds-toi en silence, et va dans les ténèbres, Fille des Chaldéens ! On ne t’appellera plus la souveraine des royaumes. 6 J’étais irrité contre mon peuple, J’avais profané mon héritage, Et je les avais livrés entre tes mains : Tu n’as pas eu pour eux de la compassion, Tu as durement appesanti ton joug sur le vieillard. 7 Tu disais : À toujours je serai souveraine ! Tu n’as point mis dans ton esprit, Tu n’as point songé que cela prendrait fin. 8 Écoute maintenant ceci, voluptueuse, Qui t’assieds avec assurance, Et qui dis en ton cœur : Moi, et rien que moi ! Je ne serai jamais veuve, Et je ne serai jamais privée d’enfants ! 9 Ces deux choses t’arriveront subitement, au même jour, La privation d’enfants et le veuvage ; Elles fondront en plein sur toi, Malgré la multitude de tes sortilèges, Malgré le grand nombre de tes enchantements. 10 Tu avais confiance dans ta méchanceté, Tu disais : Personne ne me voit ! Ta sagesse et ta science t’ont séduite. Et tu disais en ton cœur : Moi, et rien que moi ! 11 Le malheur viendra sur toi, Sans que tu en voies l’aurore ; La calamité tombera sur toi, Sans que tu puisses la conjurer ; Et la ruine fondra sur toi tout à coup, À l’improviste. 12 Reste donc au milieu de tes enchantements Et de la multitude de tes sortilèges, Auxquels tu as consacré ton travail dès ta jeunesse ; Peut-être pourras-tu en tirer profit, Peut-être deviendras-tu redoutable. 13 Tu t’es fatiguée à force de consulter : Qu’ils se lèvent donc et qu’ils te sauvent, Ceux qui connaissent le ciel, Qui observent les astres, Qui annoncent, d’après les nouvelles lunes, Ce qui doit t’arriver ! 14 Voici, ils sont comme de la paille, le feu les consume, Ils ne sauveront pas leur vie des flammes : Ce ne sera pas du charbon dont on se chauffe, Ni un feu auprès duquel on s’assied. 15 Tel sera le sort de ceux que tu te fatiguais à consulter. Et ceux avec qui tu as trafiqué dès ta jeunesse Se disperseront chacun de son côté : Il n’y aura personne qui vienne à ton secours.