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Job 3.9 Perret-Gentil et Rilliet
1 Après cela Job ouvrit la bouche, et maudit le jour de sa naissance. 2 Et Job prit la parole et dit : 3 Périsse le jour où je suis né, et la nuit qui dit : Un enfant est conçu ! 4 Que ce jour se change en ténèbres, que Dieu d’en haut ne s’en informe plus ! et que sur lui la clarté ne resplendisse plus ! 5 Que l’obscurité et l’ombre de mort le réclament, que les sombres nuées viennent s’y établir, et que l’absence de jour y répande l’effroi ! 6 Cette nuit ! que les ténèbres s’en emparent, qu’elle ne se réjouisse plus parmi les jours de l’année, et que dans le compte des mois elle n’entre plus ! 7 Voici, que cette nuit soit inféconde, que l’allégresse n’y ait plus accès ! 8 Qu’elle soit notée par ceux qui maudissent les jours, experts à faire lever le Léviathan !9 Que les astres de son crépuscule s’éteignent ! qu’elle espère la lumière, et qu’elle ne vienne pas, et que jamais elle ne voie les paupières de l’aurore,10 car elle ne ferma point le sein dont j’ai franchi les portes, et n’a point dérobé le chagrin à ma vue ! 11 Pourquoi ne quittai-je pas sans vie les flancs de ma mère, et au sortir de son sein n’expirai-je pas ? 12 Pourquoi rencontrai-je des genoux devant moi, et pourquoi des mamelles où je fusse allaité ? 13 Car maintenant je serais gisant et tranquille, je dormirais, et aurais aussi le repos, 14 avec les Rois et les arbitres de la terre qui se sont élevé des tombes, 15 ou avec les Princes qui possédaient de l’or, et ont rempli d’argent leurs habitations ; 16 ou, tel que l’avorton enfoui, je ne serais pas, tel que les enfants qui n’ont pas vu le jour. 17 Là les impies cessent de s’agiter, là se reposent ceux qui sont fatigués d’efforts, 18 là sont réunis les captifs en sécurité, et ils n’entendent pas la voix de l’exacteur. 19 Petits et grands y sont égaux, et l’esclave y est affranchi de son maître. 20 Pourquoi accorde-t-Il la lumière au misérable, et la vie à ceux qui ont l’amertume dans l’âme, 21 qui attendent la mort, et elle n’arrive pas, qui creusent la terre, plus désireux d’elle que des trésors, 22 qui se réjouissent jusqu’à l’allégresse, sont transportés, quand ils trouvent un tombeau ; 23 à l’homme enfin, à qui son chemin se dérobe, et que Dieu cerne de toutes parts ? 24 Car le pain que je mange, rencontre mes sanglots, et, comme les flots, mes soupirs s’épanchent ; 25 car la terreur que je crains, m’assaille aussitôt, et ce que je redoute, c’est ce qui m’arrive. 26 Je n’ai ni trêve, ni calme, ni repos, et toujours le trouble survient.