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Job 14.4 Perret-Gentil et Rilliet
1 L’homme né de la femme est borné dans ses jours, et rassasié d’alarmes. 2 Comme la fleur il pousse, et il est tranché, il fuit comme l’ombre, et n’est point permanent. 3 Et c’est sur lui que tu tiens tes yeux ouverts ! et c’est moi que tu mènes en jugement avec toi !4 De la souillure fera-t-on naître un homme pur ? Pas un.5 Si ses jours sont déterminés, si le nombre de ses mois par devers toi est marqué, si tu en fixas le terme qu’il ne franchira pas, 6 ne le suis plus de l’œil ! pour qu’il ait du relâche, et puisse se réjouir, comme un mercenaire de sa journée ! 7 Pour l’arbre, en effet, il est un espoir : est-il coupé, il reverdit encore, et ne cesse pas de pousser des jets ; 8 si sa racine devient caduque en terre, et que dans la poussière sa tige se meure, 9 au parfum des eaux il se ranime, et, comme un plant, il pousse des rameaux. 10 Mais quand l’homme meurt, le voilà gisant ! quand le mortel expire, où est-il ? 11 L’eau s’est écoulée du lac, et la rivière tarit et se dessèche ; 12 ainsi l’homme se couche, et il ne se relève pas ; jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de ciel, on ne se réveille pas, et l’on n’est point tiré de son sommeil. 13 O ! si dans les Enfers Tu me plongeais, me cachais, jusqu’à ce que passe ta colère, me fixant un terme pour me rendre ton souvenir ! 14 Une fois mort, l’homme revivrait-il ?… Je patienterais durant tous mes jours de corvée, jusqu’à ce qu’on vînt me relever : 15 tu appellerais, et je te répondrais… Tu languirais après l’ouvrage de tes mains ! 16 Mais maintenant tu comptes mes pas ! N’es-tu pas aux aguets de mon péché ? 17 L’acte de mon crime dans le sac est scellé, et tu imagines encore, pour ajouter à ma faute ! 18 Mais enfin la montagne éboulée gît anéantie, et le rocher se mine détaché de sa place : 19 les pierres sont creusées par les eaux, dont les flots emportent la poudre de la terre. Ainsi tu as détruit l’espérance du mortel ; 20 incessamment tu l’assailles, et il s’en va ; tu altères son visage, et le pousses dehors : 21 ses fils sont honorés, et il n’en sait rien ; ils sont dans la bassesse, et il l’ignore ; 22 sa chair ne ressent que sa propre douleur, et son âme pour lui seul s’attriste.