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Job 14.22 Louis Segond 1910
1 L’homme né de la femme ! Sa vie est courte, sans cesse agitée. 2 Il naît, il est coupé comme une fleur ; Il fuit et disparaît comme une ombre. 3 Et c’est sur lui que tu as l’œil ouvert ! Et tu me fais aller en justice avec toi ! 4 Comment d’un être souillé sortira-t-il un homme pur ? Il n’en peut sortir aucun. 5 Si ses jours sont fixés, si tu as compté ses mois, Si tu en as marqué le terme qu’il ne saurait franchir, 6 Détourne de lui les regards, et donne-lui du relâche, Pour qu’il ait au moins la joie du mercenaire à la fin de sa journée. 7 Un arbre a de l’espérance : Quand on le coupe, il repousse, Il produit encore des rejetons ; 8 Quand sa racine a vieilli dans la terre, Quand son tronc meurt dans la poussière, 9 Il reverdit à l’approche de l’eau, Il pousse des branches comme une jeune plante. 10 Mais l’homme meurt, et il perd sa force ; L’homme expire, et où est-il ? 11 Les eaux des lacs s’évanouissent, Les fleuves tarissent et se dessèchent ; 12 Ainsi l’homme se couche et ne se relèvera plus, Il ne se réveillera pas tant que les cieux subsisteront, Il ne sortira pas de son sommeil. 13 Oh ! Si tu voulais me cacher dans le séjour des morts, M’y tenir à couvert jusqu’à ce que ta colère fût passée, Et me fixer un terme auquel tu te souviendras de moi ! 14 Si l’homme une fois mort pouvait revivre, J’aurais de l’espoir tout le temps de mes souffrances, Jusqu’à ce que mon état vînt à changer. 15 Tu appellerais alors, et je te répondrais, Tu languirais après l’ouvrage de tes mains. 16 Mais aujourd’hui tu comptes mes pas, Tu as l’œil sur mes péchés ; 17 Mes transgressions sont scellées en un faisceau, Et tu imagines des iniquités à ma charge. 18 La montagne s’écroule et périt, Le rocher disparaît de sa place, 19 La pierre est broyée par les eaux, Et la terre emportée par leur courant ; Ainsi tu détruis l’espérance de l’homme. 20 Tu es sans cesse à l’assaillir, et il s’en va ; Tu le défigures, puis tu le renvoies. 21 Que ses fils soient honorés, il n’en sait rien ; Qu’ils soient dans l’abaissement, il l’ignore.22 C’est pour lui seul qu’il éprouve de la douleur en son corps, C’est pour lui seul qu’il ressent de la tristesse en son âme.