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Job 14.16 La Bible du Rabbinat français - Tanakh
1 L’homme, né de la femme, n’a que peu de jours à vivre, et il est rassasié de troubles. 2 Comme la fleur, il pousse et se flétrit ; il fuit comme l’ombre et n’a point de durée. 3 Et c’est sur cet être que tu as les yeux ouverts ! Moi-même, tu me forces à comparaître en justice avec toi ! 4 Qui donc pourrait tirer quelque chose de pur de ce qui est impur ? Pas un ! 5 Puisque ses jours sont mesurés, que tu connais le compte de ses mois, et que tu lui as imposé des limites qu’il ne saurait dépasser, 6 détourne ton attention de lui : qu’il ait un peu de répit pendant qu’il remplit sa journée comme un mercenaire ! 7 Car pour l’arbre, il est encore de l’espoir ; si on le coupe il peut repousser, les rejetons ne lui manquent pas. 8 Dût sa racine vieillir dans la terre et son tronc mourir dans le sol, 9 il suffit qu’il sente l’eau pour reverdir et produire un branchage, comme s’il était nouvellement planté. 10 Mais l’homme meurt et s’évanouit, le mortel expire : où est-il alors ? 11 Les eaux s’échappent du fond du lac, le fleuve tarit et se dessèche. 12 De même, les humains se couchent pour ne plus se relever ; tant que dureront les cieux, ils ne se réveilleront ni ne secoueront leur sommeil. 13 Ah ! Qu’il te plaise de m’enfermer dans le Cheol, de me mettre à l’abri jusqu’à ce que ta colère soit passée, de me fixer un terme où tu te ressouviendrais de moi ! 14 Lorsque l’homme meurt, revivra-t-il ? S’il en était ainsi, tout le long de ma pénible corvée, je nourrirais de l’espoir, jusqu’à ce qu’on vienne me relever de ma faction. 15 Tu m’appellerais et moi je répondrais ; tu témoignerais de l’affection pour l’œuvre de tes mains. 16 Au lieu de compter comme à présent chacun de mes pas, tu cesserais de surveiller mes fautes. 17 Mes péchés sont scellés dans un faisceau ; tu as mis ton cachet sur mes manquements. 18 Or, une montagne qui s’écroule se réduit en poussière, et le rocher est déraciné de sa base. 19 Les eaux finissent par user les pierres ; leurs flots entraînent la poussière du sol : de même, tu ruines l’espoir de l’homme. 20 Tu l’empoignes à jamais et il disparaît ; tu déformes sa figure et le rejettes. 21 Que ses enfants s’élèvent, il n’en sait rien ; qu’ils soient abaissés, il n’en a pas connaissance. 22 Mais c’est pour lui seul que sa chair souffre ; c’est pour lui seul que son âme est en deuil.