Un clic sur un verset envoie vers le comparateur de versions.
Job 10.14 Perret-Gentil et Rilliet
1 Ma vie donne à mon cœur du dégoût : je veux me soulager, donner cours à mes plaintes, et parler dans l’amertume de mon âme. 2 Je dis à Dieu : Ne me condamne pas ! Déclare-moi sur quoi tu me prends à partie ! 3 Est-ce un bonheur pour toi de me maltraiter, de rejeter l’ouvrage de tes mains, et de prêter la lumière aux complots des impies ? 4 As-tu des yeux de chair ? vois-tu, comme voient les mortels ? 5 Tes jours sont-ils comme les jours des mortels. et tes années, comme celles des humains, 6 que tu fais une enquête de ma faute, et une perquisition de mon péché, 7 sachant bien que je ne suis pas coupable, et que nul ne peut sauver de ta main ? 8 Tes mains m’ont façonné, m’ont fait, en entier ; et tu veux me détruire ! 9 Ah ! souviens-toi que tu m’as modelé comme l’argile ! et dans la poudre tu veux me faire rentrer ! 10 Ne m’as-tu pas versé comme du lait ? comme le caillé ne m’as-tu pas fait prendre ? 11 De peau et de chair tu m’as revêtu, d’os et de nerfs tu m’as tissé, 12 tu m’as donné la vie et la grâce, tes soins ont protégé ma respiration : 13 et tu me réservais ces maux dans ton cœur ! Je sais qu’ils étaient dans ta pensée. 14 Au cas que je péchasse, tu voulais m’épier, et ne point m’absoudre de ma faute. 15 Suis-je coupable ? malheur à moi ! innocent ? je n’ose lever la tête, rassasié d’opprobre, et voyant ma misère ; 16 qu’elle se lève, tu vas, tel qu’un lion, me donner la chasse, et renouveler sur moi tes miracles, 17 m’opposer de nouveaux témoins, redoubler ta fureur contre moi, et faire contre moi se succéder les bataillons. 18 Ah ! pourquoi me tiras-tu du sein de ma mère ? Je serais expiré, et aucun œil ne m’eût vu ; 19 je serais comme n’ayant pas été ; du ventre au tombeau j’aurais été porté. 20 Qu’ai-je, sinon quelques jours ? Qu’Il cesse ! se retire de moi, pour que je me rassérène un peu, 21 avant que je m’en aille, pour ne plus revenir, dans la région des ténèbres et de l’ombre de mort, 22 région sombre comme la nuit, d’ombre de mort et de désordre, où la clarté ressemble aux ténèbres !