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Job 24.11 Auguste Crampon
1 Pourquoi n’y a-t-il pas de temps réservés par le Tout-Puissant, et ceux qui le servent ne voient-ils pas son jour ? 2On voit des hommes qui déplacent les bornes, qui font paître le troupeau qu’ils ont volé. 3 Ils poussent devant eux l’âne de l’orphelin, et retiennent en gage le bœuf de la veuve. 4 Ils forcent les pauvres à se détourner du chemin ; tous les humbles du pays sont réduits à se cacher. 5 Comme l’onagre dans la solitude, ils sortent pour leur travail, dès le matin, cherchant leur nourriture. Le désert leur fournit la subsistance de leurs enfants ; 6 ils coupent les épis dans les champs, ils maraudent dans la vigne de leur oppresseur. 7 Nus, ils passent la nuit, faute de vêtements, sans couverture contre le froid. 8 La pluie des montagnes les pénètre ; à défaut d’abri, ils se blottissent contre le rocher. 9 Ils arrachent l’orphelin à la mamelle, ils prennent des gages sur les pauvres. 10Ceux-ci, tout nus, sans vêtements, portent, affamés, les gerbes du maître ;11 Ils expriment l’huile dans ses celliers ; ils foulent la vendange, et ils ont soif.12 Du sein des villes s’élèvent les gémissements des hommes, et l’âme des blessés crie ; et Dieu ne prend pas garde à ces forfaits ! 13D’autres sont parmi les ennemis de la lumière, ils n’en connaissent pas les voies, ils ne se tiennent pas dans ses sentiers. 14 L’assassin se lève au point du jour ; il tue le pauvre et l’indigent, il rôde la nuit comme un voleur. 15 L’œil de l’adultère épie le crépuscule ; « Personne ne me voit, » dit-il, et il jette un voile sur son visage. 16 La nuit, d’autres forcent les maisons, le jour, ils se tiennent cachés : ils ne connaissent pas la lumière. 17 Pour eux, le matin est comme l’ombre de la mort, car les horreurs de la nuit leur sont familières. 18 Ah ! l’impie glisse comme un corps léger sur la face des eaux, il n’a sur la terre qu’une part maudite, il ne se dirige pas sur le chemin des vignes ! 19 Comme la sécheresse et la chaleur absorbent l’eau des neiges, ainsi le schéol engloutit les pécheurs ! 20 Ah ! Le sein maternel l’oublie, les vers en font leurs délices ; on ne se souvient plus de lui, et l’iniquité est brisée comme un arbre. 21 Il dévorait la femme stérile et sans enfants, il ne faisait pas de bien à la veuve !... 22 Mais Dieu par sa force ébranle les puissants, il se lève, et ils ne comptent plus sur la vie ; 23 il leur donne la sécurité et la confiance, et ses yeux veillent sur leurs voies. 24 Ils se sont élevés, et en un instant ils ne sont plus ; ils tombent, ils sont moissonnés comme tous les hommes ; ils sont coupés comme la tête des épis. 25 S’il n’en est pas ainsi, qui me convaincra de mensonge ? Qui réduira mes paroles à néant ?