Un clic sur un verset envoie vers le comparateur de versions.
Job 6.26 Lemaîtstre de Sacy
1 Job répondit en ces termes : 2 Plût à Dieu que les péchés par lesquels j’ai mérité la colère de Dieu, et les maux que je souffre, fussent mis les uns avec les autres dans une balance ! 3 Ceux-ci surpasseraient les autres de toute la pesanteur du sable de la mer ; c’est pourquoi mes paroles sont pleines de douleur. 4 Car je sens que le Seigneur m’a mis en butte à ses flèches : l’indignation qu’il répand sur moi épuise mes esprits, et les terreurs qu’il me donne m’assiègent et combattent contre moi. 5 L’âne sauvage crie-t-il lorsqu’il a de l’herbe ? ou le bœuf mugit-il lorsqu’il est devant une auge pleine de fourrage ? 6 Peut-on manger d’une viande fade, qui n’est point assaisonnée avec le sel ? ou quelqu’un peut-il goûter ce qui fait mourir celui qui en goûte ? 7 Ce que mon âme refusait auparavant de toucher, m’est offert maintenant pour me servir de nourriture. 8 Plaise au Seigneur que ce que je demande soit accompli, et qu’il m’accorde ce que j’attends ; 9 qu’après avoir commencé, il achève de me réduire en poudre ; qu’il laisse aller sa main pour me couper jusqu’à la racine ; 10 et que dans ces douleurs extrêmes dont il m’accablera sans m’épargner, il me reste au moins cette consolation, que je ne contredise jamais en rien aux ordonnances de celui qui est souverainement saint ! 11 Car quelle est ma force, pour pouvoir subsister dans ces maux ? ou quelle sera ma fin, pour me conserver dans la patience ? 12 Ma force n’est point la force des pierres, et ma chair n’est pas de bronze. 13 Je ne trouve en moi aucun secours, et mes propres amis m’ont abandonné. 14 Celui qui voyant souffrir son ami n’en a point de compassion, abandonne la crainte du Seigneur. 15 Mes propres frères ont passé devant moi, comme un torrent qui s’écoule avec rapidité dans les vallées. 16 Ceux qui craignent la gelée, seront accablés par la neige. 17 Ils périront au temps qu’ils commenceront à s’écouler ; dès que la chaleur viendra, ils tomberont du lieu où ils étaient, comme une eau qui se fond et s’écoule. 18 Ils vont par des sentiers embarrassés, ils marchent sur le vide, et ils périront. 19 Considérez les sentiers de Théma, les chemins de Saba, et attendez un peu. 20 Ils sont confus, parce que j’ai toujours espéré ; ils sont venus jusqu’à moi, et ils ont été couverts de confusion. 21 Vous ne faites que de venir, et aussitôt que vous voyez la plaie dont j’ai été frappé, vous en avez de l’horreur. 22 Vous ai-je dit : Apportez-moi quelque chose, ou donnez-moi de votre bien ; 23 ou, Délivrez-moi de la main de celui qui m’afflige, et tirez-moi de la puissance des forts ? 24 Instruisez-moi, et je me tairai ; et si j’ai fait quelque faute par ignorance, faites-le-moi connaître. 25 Pourquoi formez-vous des médisances contre des paroles de vérité, puisque nul d’entre vous ne peut me reprendre avec justice ? 26 Vous n’étudiez dans vos discours qu’à trouver des moyens d’accuser les autres, et vous ne faites que parler en l’air.27 Vous vous jetez sur un homme abandonné comme un orphelin, et vous vous efforcez d’accabler votre ami. 28 Mais achevez ce que vous avez commencé ; prêtez l’oreille, et voyez si je mens. 29 Répondez, je vous prie, sans contention ; et en parlant, jugez des choses selon la justice. 30 Alors vous ne trouverez point d’iniquité sur ma langue, ni de folie dans ma bouche.