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Daniel 13.28
Amiot & Tamisier


1 Il y avait un homme qui demeurait dans Babylone, et son nom était Joachim. 2 Il épousa une femme nommée Suzanne, fille d’Helcias, parfaitement belle, et craignant Dieu ; 3 car comme son père et sa mère étaient justes, ils avaient instruit leur fille selon la loi de Moïse. 4 Or, Joachim était fort riche, et il avait un jardin fruitier près de sa maison ; et les Juifs allaient souvent chez lui, parce qu’il était le plus considérable de tous. 5 On avait établi pour juges cette année-là deux vieillards d’entre le peuple, dont le Seigneur a parlé lorsqu’il a dit : Que l’iniquité est sortie de Babylone par des vieillards qui étaient juges, et qui semblaient conduire le peuple. 6 Ces vieillards allaient d’ordinaire à la maison de Joachim, et tous ceux qui avaient des affaires à juger venaient les y trouver. 7 Vers midi, lorsque le peuple s’en était allé, Suzanne entrait et se promenait dans le jardin de son mari. 8 Ces vieillards l’y voyaient entrer et se promener tous les jours ; et ils conçurent une ardente passion pour elle ; 9 leur sens en fut perverti, et ils détournèrent leurs yeux pour ne point voir le ciel, et ne se point souvenir des justes jugements de Dieu. 10 Ils étaient tous deux blessés de l’amour de Suzanne, et néanmoins ils ne s’entre-dirent point le sujet de leurs peines ; 11 car ils rougissaient de se découvrir l’un à l’autre leur passion criminelle, ayant dessein séparément de corrompre cette femme ; 12 et ils observaient tous les jours avec un grand soin le temps où ils la pourraient voir. Un jour, l’un dit à l’autre : 13 Allons-nous-en chez nous, parce qu’il est temps de diner ; et étant sortis, ils se séparèrent l’un de l’autre. 14 Mais revenant aussitôt, ils se rencontrèrent ; et après s’en être demandé la raison l’un à l’autre, ils s’entr’avouèrent leur passion ; et alors ils convinrent de prendre le temps où ils pourraient trouver Suzanne seule. 15 Or, comme ils cherchaient un jour propre à leur dessein, il arriva que Suzanne entra dans le jardin selon sa coutume, accompagnée de deux jeunes filles seulement, et qu’elle voulut se baigner, parce qu’il faisait chaud ; 16 et il n’y avait alors personne que les deux vieillards qui s’étaient cachés, et qui la regardaient. 17 Alors Suzanne dit à ses filles : Apportez-moi de l’huile et des parfums, et fermez les portes du jardin, afin que je me baigne. 18 Ses filles firent ce qu’elle leur avait commandé ; elles fermèrent les portes du jardin, et elles sortirent par une porte de derrière pour apporter ce que Suzanne leur avait demandé ; et elles ne savaient point que les vieillards fussent cachés dans le jardin. 19 Aussitôt que les filles furent sorties, les deux vieillards accoururent à Suzanne, et lui dirent : 20 Les portes du jardin sont fermées, personne ne nous voit, et nous brûlons de passion pour vous ; rendez-vous donc à notre désir, et faites ce que nous voulons. 21 Mais si vous ne le voulez pas, nous porterons témoignage contre vous, et nous dirons qu’il y avait un jeune homme avec vous, et que c’est pour cela que vous avez renvoyé vos filles. 22 Suzanne jeta un profond soupir, et leur dit : Je ne vois que péril et qu’angoisses de toutes parts ; car si je fais ce que vous désirez, je suis morte ; et si je ne le fais point, je n’échapperai pas de vos mains. 23 Mais il me vaut mieux tomber entre vos mains, sans avoir commis le mal, que de pécher en la présence du Seigneur. 24 Suzanne aussitôt jeta un grand cri ; et les vieillards crièrent aussi contre elle. 25 Et l’un d’eux courut à la porte du jardin et l’ouvrit. 26 Les serviteurs de la maison, ayant entendu crier dans le jardin, y coururent par la porte de derrière pour voir ce que c’était. 27 Et les vieillards le leur ayant dit, ces serviteurs en furent extrêmement surpris, parce qu’on n’avait jamais rien dit de semblable de Suzanne. 28 Le lendemain, le peuple étant venu en la maison de Joachim, son mari, les deux vieillards y vinrent aussi, pleins de la résolution criminelle qu’ils avaient formée contre Suzanne, pour lui faire perdre la vie. 29 Et ils dirent devant le peuple : Envoyez chercher Suzanne, fille d’Helcias, femme de Joachim. 30 On y envoya aussitôt ; et elle vint, accompagnée de son père et de sa mère, de ses enfants et de toute sa famille. 31 Suzanne avait une délicatesse de traits et une beauté extraordinaires. 32 Et comme elle avait alors le visage couvert d’un voile, ces méchants commandèrent qu’on le lui ôtât, afin de se rassasier encore ainsi de sa beauté. 33 Tous ses parents répandaient des larmes, et tous ceux qui l’avaient connue auparavant. 34 Alors ces deux vieillards, se levant au milieu du peuple, mirent leurs mains sur la tête de Suzanne, 35 qui leva en pleurant les yeux au ciel, parce que son cœur avait une ferme confiance dans le Seigneur. 36 Et ces vieillards dirent : Lorsque nous nous promenions seuls dans le jardin, cette femme est venue avec deux filles ; et, ayant fait fermer les portes du jardin, elle à renvoyé ses filles. 37 Et un jeune homme qui était caché est venu, et a commis le crime avec elle. 38 Nous étions alors dans un coin du jardin ; et voyant cette méchante action, nous sommes accourus à eux, et nous les avons vus dans cette infamie. 39 Nous n’avons pu prendre le jeune homme, parce qu’il était plus fort que nous, et que, ayant ouvert la porte, il s’est sauvé. 40 Mais pour elle, nous l’avons prise, et nous lui avons demandé quel était ce jeune homme ; et elle n’a point voulu nous le dire. 41 C’est de quoi nous sommes témoins. Toute l’assemblée les crut, comme étant anciens et juges du peuple ; et ils condamnèrent Suzanne à mort. 42 Alors Suzanne jeta un grand cri, et elle dit : Dieu éternel, qui pénétrez ce qui est le plus caché, et qui connaissez toutes choses avant même qu’elles soient faites, 43 vous savez qu’ils ont porté contre moi un faux témoignage ; et cependant je meurs sans avoir rien fait de tout ce qu’ils ont méchamment inventé contre moi. 44 Le Seigneur exauça sa prière. 45 Et lorsqu’on la conduisait à la mort, il suscita l’esprit saint d’un très jeune homme nommé Daniel, 46 qui cria à haute voix : Je suis innocent du sang de cette femme. 47 Tout le peuple se tourna vers lui, et lui dit : Que veut dire cette parole que vous venez de prononcer ? 48 Daniel, se tenant debout au milieu d’eux, leur dit : Êtes-vous si insensés, enfants d’Israël, que d’avoir ainsi, sans juger et sans connaître la vérité, condamné une fille d’Israël ? 49 Retournez pour la juger de nouveau, parce qu’ils ont porté un faux témoignage contre elle. 50 Le peuple retourna donc en grande hôte, et les vieillards dirent à Daniel : Venez, et prenez votre place au milieu de nous, et instruisez-nous, parce que Dieu vous a donné l’honneur de la vieillesse. 51 Daniel dit au peuple : Séparez-les l’un de l’autre, et je les examinerai. 52 Ayant donc été séparés l’un de l’autre, Daniel appela l’un d’eux, et lui dit : Homme qui avez vieilli dans le mal, les péchés que vous avez commis autrefois sont retombés maintenant sur vous ; 53 vous qui rendiez des jugements injustes, qui condamniez les innocents et sauviez les coupables, quoique le Seigneur ait dit : Vous ne ferez point mourir l’innocent et le juste ; 54 maintenant donc, si vous avez surpris cette femme, dites-moi sous quel arbre vous les avez vu parler ensemble ? Il lui répondit : Sous un lentisque. 55 Daniel lui dit : C’est justement que votre mensonge va retomber sur votre tête ; car voici l’ange qui sera l’exécuteur de l’arrêt que le Seigneur a prononcé contre vous, et qui vous coupera en deux. 56 Après l’avoir renvoyé, il commanda qu’on fit venir l’autre, et il lui dit : Race de Chanaan, et non de Juda, la beauté vous a séduit, et la passion vous a perverti le cœur. 57 C’est ainsi que vous traitiez les filles d’Israël ; et elles, ayant peur de vous, vous parlaient ; mais une fille de Juda n’a pu souffrir votre iniquité. 58 Maintenant donc, dites-moi sous quel arbre vous les avez surpris lorsqu’ils se parlaient ? Il lui répondit : Sous un chêne. 59 Daniel lui dit : C’est justement que votre mensonge va retomber maintenant sur votre tête ; car l’ange du Seigneur est tout prêt et tient l’épée pour vous couper par le milieu du corps, et pour vous faire mourir tous deux. 60 Aussitôt tout le peuple jeta un grand cri ; et ils bénirent Dieu qui sauve ceux qui espèrent en lui ; 61 et ils s’élevèrent contre les deux vieillards, parce que Daniel les avait convaincus par leur propre bouche d’avoir porté un faux témoignage, et ils leur firent souffrir le même mal qu’ils avaient voulu faire à leur prochain, pour exécuter la loi de Moïse. 62 Ainsi ils les firent mourir, et le sang innocent fut sauvé en ce jour-là. 63 Helcias et sa femme rendirent grâces à Dieu pour Suzanne, leur fille, avec Joachim, son mari, et tous ses parents, de ce qu’il ne s’était trouvé en elle rien qui blessât l’honnêteté. 64 Quant à Daniel, depuis ce jour-là et dans la suite du temps, il devint grand devant le peuple. 65 Et le roi Astyage ayant été réuni à ses pères par la mort, Cyrus de Perse lui succéda au royaume.

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