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Marc 12.1 Les Évangiles de Félicité Robert de Lamennais
1 Et il commença à leur parler en paraboles : Un homme planta une vigne et l’entoura d’une haie, et creusa un pressoir, et bâtit une tour, et l’ayant louée à des vignerons, il partit pour un voyage lointain.2 Et au temps de la vendange, il envoya un de ses serviteurs pour recevoir des vignerons sa part du fruit : 3 Et l’ayant pris, ils le battirent et le renvoyèrent vide. 4 Il leur envoya encore un autre serviteur, et ils le blessèrent à la tête et le chargèrent d’outrages. 5 Il en envoya encore un autre, et ils le tuèrent : ensuite plusieurs encore, et ils battirent les uns et tuèrent les autres. 6 Enfin, ayant un fils qui lui étoit très-cher, il le leur envoya le dernier, disant : Ils l’especteront mon fils. 7 Mais les vignerons se dirent l’un à l’autre : Celui-ci est l’héritier ; venez, tuons-le, et l’héritage sera nôtre. 8 Et, l’ayant pris, ils le tuèrent, et le jetèrent hors de la vigne. 9 Que fera donc le maître de la vigne ? Il viendra et perdra les vignerons, et donnera la vigne à d’aytres-, 10 N’avez-vous point lu cette parole de l’Écriture : La pierre qu’ont rejetée ceux qui bâtissoient, est devenue le sommet de l’angle : 11 C’est l’œuvre du Seigneur, merveilleuse à nos yeux ? 12 Sachant que c’étoit d’eux qu’il parloit dans cette parabole, ils cherchoient à se saisir de lui ; mais ils craignoient le peuple, Et le laissant, ils s’en allerent. 13 Ils envoyèrent vers lui quelques-uns des Pharisiens et des Hérodiens, pour le surprendre dans ses paroles, 14 Lesquels venant, lui dirent : Maître, nous savons que vous êtes vrai, et que vous ne ménagez qui que ce soit ; car vous ne regardez point au visage des hommes ?, mais vous enseignez la voie de Dieu dans la vérité : Est-il permis de payer le tribut à César, ou devons-nous ne le point payer ? 15 Connoissant leur fourberie, il leur dit : Pourquoi me ten, tez-vous ? Apportez-moi un denier, que je voie. 16 Ils le lui apportèrent. Il leur dit : De qui est cette effigie et cette inscription ? Ils lui dirent : De César. 17 Jésus alors leur répondit : Rendez donc à César ce qui est de César, et à Dieu ce qui est de Dieu. Et ils étoient en admiration de lui. 18 Des Sadducéens, qui disent qu’il n’y a point de résurrection, vinrent aussi à lui, et ils l’interrogeoient, disant : 19 Maître, Moyse a écrit que si un homme meurt, laissant sa femme sans enfants, son frère prendra sa femme et suscitera des enfants à son frère.. 20 Or, il y avoit sept frères : le premier prit une femme, et mourut sans laisser d’enfants. 21 Le second la prit ensuite, et mourut, et ne laissa point non plus d’enfants. Et le troisième pareillement : 22 Et pareillement les sept la prirent, et ne laissèrent point d’enfants. La femme enfin mourut, la dernière de tous. 23 Dans la résurrection donc, lorsqu’ils ressusciteront, duquel d’entre eux sera-t-elle la femme ? Car tous les sept l’ont eue pour femme. 24 Jésus leur répondit : Ne voyez-vous point que vous errez, ne comprenant ni les Écritures, ni la puissance de Dieu ? 25 Car, lorsqu’ils ressusciteront d’entre les morts, il n’y aura ni maris ni femmes, mais ils seront comme les Anges dans le ciel. 26 Et que les morts ressuscitent, n’avez-vous point lu dans le livre de Moyse ce que Dieu lui dit dans le buisson : Je suis le Dieu d’Abraham, et le Dieu d’Isaac, et le Dieu de Jacob ? 27 Dieu n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants. Vous errez donc beaucoup. 28 Un des Scribes, qui avoit entendu les Sadducéens l’interroger, voyant qu’il leur avoit bien répondu, s’approcha et lui demanda quel étoit le premier de tous les commandements. 29 Jésus lui répondit : Le premier de tous les commandements est : Écoute, Israël, le Seigneur ton Dieu est le seul Dieu ? : 30 Et tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, et de toute ton âme, et de tout ton esprit, et de toute ta force. Voilà le premier commandement. 31 Le second lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Aucun commandement n’est plus grand que ceux-là. 32 Le Scribe lui dit : Bien, Maître, ce que vous avez dit est la vérité, que Dieu est un, et qu’il n’y a point d’autre Dieu que lui ; 33 Et qu’on doit l’aimer de tout son cœur, et de toute son intelligence, et de toute son âme, et de toute sa force ; et qu’aimer le prochain comme soi-même, est plus que tous les holocaustes et tous les sacrifices. 34 Jésus voyant qu’il avoit répondu avec sagesse, lui dit : Vous n’êtes pas loin du royaume de Dieu. Et personne n’osoit plus l’interroger. 35 Et Jésus, enseignant dans le temple, disoit : Comment les Scribes disent-ils que le Christ est fils de David ? 36 Puisque David lui-même a dit dans l’Esprit Saint : Le Seigneur a dit à mon Seigneur, assieds-toi à ma droite, jusqu’à ce que j’aie fait de tes ennemis l’escabeau de tes pieds. 37 David lui-même l’appelle Seigneur ; comment donc est-il son fils ? Et beaucoup d’entre le peuple l’écoutoient avec joie. 38 Et il leur disoit dans ses enseignements : Gardez-vous des Scribes, qui aiment à marcher vêtus de longues robes, et à être salués dans les places publiques, 39 Et à être assis sur les premières chaires dans les synagogues, et aux premières places dans les festins ; 40 Qui dévorent les maisons des veuves, sous le prétexte de longues prières. Ceux-ci recevront un plus sévère jugement. 41 Et Jésus s’étant assis près du tronc, regardoit de quelle manière le peuple y jetoit de l’argent, et plusieurs riches y en jetoient beaucoup. 42 Et une pauvre veuve étant venue, elle y mit deux petites pièces, de la valeur d’un quart de sou ; 43 Et Jésus, appelant ses disciples, leur dit : En vérité je vous le dis, cette pauvre veuve a mis plus que tous ceux qui ont mis dans le tronc. 44 Car tous ont mis de ce dont ils abondoient ; mais elle, de son indigence, elle a mis tout ce qu’elle possédoit, tout ce qu’elle avoit pour vivre.