2 Corinthiens 11.18
Amiot & Tamisier

APOLOGIE PERSONNELLE DE SAINT PAUL — IL SE COMPARE À SES ADVERSAIRES — SES TRAVAUX ET SES ÉPREUVES

¹ Puissiez-vous supporter de ma part un peu de folie ! Eh bien ! oui, supportez-moi !
² J’éprouve à votre sujet une jalousie qui vient de Dieu ; je vous ai fiancés à un époux unique ; comme une vierge pure, je vous ai présentés au Christ.
³ Mais j’ai peur qu’à l’exemple d’Ève que le serpent séduisit par sa fourberie, vous ne laissiez vos pensées se corrompre et s’altérer la fidélité due au Christ.
⁴ Si le premier venu vous prêche un Jésus différent de celui que nous vous avons prêché, ou s’il est question de recevoir un Esprit différent de celui que vous avez reçu, ou un Évangile différent de celui que vous avez embrassé, vous le supportez fort bien.
⁵ J’estime pourtant n’avoir été inférieur en rien à ces archiapôtres.
⁶ Si je ne suis qu’un profane en fait d’éloquence, c’est autre chose pour la science ; nous vous l’avons fait voir en tout et de toutes manières.
⁷ Mon péché serait-il donc de m’être abaissé pour vous élever, en vous annonçant gratuitement l’Évangile de Dieu ?
⁸ J’ai dépouillé d’autres Églises pour pouvoir me mettre à votre service. Et lorsque, pendant mon séjour chez vous, je me suis trouvé dans le besoin, je n’ai été à charge à personne ;
⁹ ce sont des frères venus de Macédoine qui ont pourvu à ce qui me manquait.
De toute manière, j’ai évité d’être pour vous un fardeau, et je l’éviterai encore.
¹⁰ Aussi vrai que la vérité du Christ est en moi, ce titre de gloire ne sera pas enlevé dans le pays d’Achaïe.
¹¹ Pourquoi ? parce que je ne vous aime pas ? Dieu le sait.
¹² Ce que je fais, je continuerai de le faire pour ôter tout prétexte à ceux qui en cherchent un pour s’égaler à nous dans la conduite dont ils se vantent.
¹³ Ces gens-là sont de faux apôtres, des ouvriers perfides, déguisés en apôtres du Christ.
¹⁴ Rien d’étonnant à cela : Satan se déguise bien en ange de lumière.
¹⁵ Ce n’est donc pas merveille si ses ministres se déguisent en ministres de justice. Mais leur fin sera digne de leurs œuvres.
¹⁶ Je le répète, qu’on ne me prenne pas pour un fou ; ou bien, laissez-moi faire le fou ; que je puisse à mon tour me vanter un peu !
¹⁷ Ce que je vais dire, je ne le dirai pas sous l’inspiration du Seigneur, mais comme dans un accès de folie qui me donne l’audace de me vanter.
¹⁸ Puisque tant d’autres se vantent d’avantages humains, moi aussi je vais me vanter.
¹⁹ Vous supportez volontiers les fous, vous qui êtes sages !
²⁰ Vous supportez qu’on vous asservisse, qu’on vous dévore, qu’on vous exploite, qu’on vous traite avec insolence, qu’on vous frappe au visage.
²¹ Je le dis avec honte : c’est à croire que nous avons été trop faibles...
Mais ce dont on se vante

c’est en fou que je parle

je puis, moi aussi, m’en vanter.
²² Ils sont Hébreux ? Moi aussi. Israélites ? Moi aussi. Postérité d’Abraham ? Moi aussi.
²³ Ministres du Christ ?

C’est pour le coup que je parle comme un fou

je le suis plus qu’eux. Bien plus par les travaux, bien plus par les emprisonnements, infiniment plus par les coups. Souvent j’ai été à la mort.
²⁴ Cinq fois j’ai reçu des Juifs les quarante coups de fouet moins un ;
²⁵ trois fois j’ai été flagellé ; une fois lapidé ; trois fois j’ai fait naufrage ; j’ai même passé un jour et une nuit sur l’abîme.
²⁶ Voyages sans nombre, dangers des rivières, dangers des brigands, dangers de mes compatriotes, dangers des païens, dangers de la ville, dangers du désert, dangers de la mer, dangers des faux frères !
²⁷ Labeur et fatigue, veilles répétées, faim et soif, jeûnes fréquents, froid et nudité !
²⁸ Et sans parler du reste, mon fardeau de tous les jours, le souci de toutes les Églises !
²⁹ Qui est faible, que je ne le sois aussi ? Qui vient à tomber, qu’un feu ne me dévore ?
³⁰ S’il faut se vanter, c’est de ce qui fait ma faiblesse que je me vanterai.
³¹ Le Dieu et Père du Seigneur Jésus

béni soit-il à jamais !

sait que je ne mens pas.
³² À Damas, l’ethnarque du roi Arétas faisait garder la ville des Damascéniens pour se saisir de moi.
³³ Mais on me descendit par une fenêtre, dans une corbeille, le long du rempart, et j’échappai ainsi de ses mains.