Un clic sur un verset envoie vers le comparateur de versions.
Job 19.27 Auguste Crampon
1 Alors Job prit la parole et dit : 2 Jusques à quand affligerez-vous mon âme, et m’accablerez-vous de vos discours ? 3 Voilà dix fois que vous m’insultez, que vous m’outragez sans pudeur. 4 Quand même j’aurais failli, c’est avec moi que demeure ma faute. 5 Mais vous, qui vous élevez contre moi, qui invoquez mon opprobre pour me convaincre, 6 sachez enfin que c’est Dieu qui m’opprime, et qui m’enveloppe de son filet. 7 Voici que je crie à la violence, et nul ne me répond ! J’en appelle, et point de justice ! 8 Il m’a barré le chemin, et je ne puis passer : il a répandu les ténèbres sur mes sentiers. 9 Il m’a dépouillé de ma gloire, il a enlevé la couronne de ma tête. 10 Il m’a sapé tout à l’entour, et je tombe ; il a déraciné, comme un arbre, mon espérance. 11 Sa colère s’est allumée contre moi ; il m’a traité comme ses ennemis. 12 Ses bataillons sont venus ensemble, ils se sont frayés un chemin jusqu’à moi, ils font le siège de ma tente. 13 Il a éloigné de moi mes frères ; mes amis se sont détournés de moi. 14 Mes proches m’ont abandonné, mes intimes m’ont oublié. 15 Les hôtes de ma maison et mes servantes me traitent comme un étranger ; je suis un inconnu à leurs yeux. 16 J’appelle mon serviteur, et il ne me répond pas ; je suis réduit à le supplier de ma bouche. 17 Ma femme a horreur de mon haleine, je demande grâce aux fils de mon sein. 18 Les enfants eux-mêmes me méprisent ; si je me lève, ils me raillent. 19 Tous ceux qui étaient mes confidents m’ont en horreur, ceux que j’aimais se tournent contre moi. 20 Mes os sont attachés à ma peau et à ma chair, je me suis échappé avec la peau de mes dents. 21 Ayez pitié, ayez pitié de moi, vous du moins, mes amis, car la main de Dieu m’a frappé ! 22 Pourquoi me poursuivez-vous, comme Dieu me poursuit ? Pourquoi êtes-vous insatiables de ma chair ? 23 Oh ! Qui me donnera que mes paroles soient écrites ! Qui me donnera qu’elles soient consignées dans un livre, 24 qu’avec un burin de fer et du plomb, elles soient pour toujours gravées dans le roc ! 25 Je sais que mon vengeur est vivant, et qu’il se lèvera le dernier sur la poussière. 26Alors de ce squelette, revêtu de sa peau, de ma chair je verrai Dieu.27 Moi-même je le verrai ; mes yeux le verront, et non un autre ; mes reins se consument d’attente au-dedans de moi.28 Vous direz alors : « Pourquoi le poursuivions-nous ? » et la justice de ma cause sera reconnue. 29Ce jour-là, craignez pour vous le glaive : terribles sont les vengeances du glaive ! Et vous saurez qu’il y a une justice.