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Jean 11.2 Auguste Crampon
1 Il y avait un malade, Lazare, de Béthanie, village de Marie et de Marthe, sa sœur.2 — Marie est celle qui oignit de parfum le Seigneur, et lui essuya les pieds avec ses cheveux ; et c’était son frère Lazare qui était malade. —3 Les sœurs envoyèrent dire à Jésus : « Seigneur, celui que vous aimez est malade?» 4 Ce qu’ayant entendu, Jésus dit : « Cette maladie ne va pas à la mort, mais elle est pour la gloire de Dieu, afin que le Fils de Dieu soit glorifié par elle?» 5 Or, Jésus aimait Marthe, et sa sœur Marie, et Lazare. 6 Ayant donc appris qu’il était malade, il resta deux jours encore au lieu où il était. 7 Il dit ensuite à ses disciples : « Retournons en Judée?» 8 Les disciples lui dirent : « Maître, tout à l’heure les Juifs voulaient vous lapider, et vous retournez là ?» 9 Jésus répondit : « N’y a-t-il pas douze heures dans le jour ? Si quelqu’un marche pendant le jour, il ne se heurte point, parce qu’il voit la lumière de ce monde. 10 Mais s’il marche pendant la nuit, il se heurte, parce qu’il manque de lumière?» 11 Il parla ainsi, et ajouta : « Notre ami Lazare dort, mais je me mets en route pour le réveiller?» 12 Ses disciples lui dirent : « S’il dort, il guérira?» 13 Mais Jésus avait parlé de sa mort, et ils pensaient que c’était du repos du sommeil. 14 Alors Jésus leur dit clairement : « Lazare est mort ; 15 et je me réjouis à cause de vous de n’avoir pas été là, afin que vous croyiez ; mais allons vers lui?» 16 Et Thomas, appelé Didyme, dit aux autres disciples : « Allons-y, nous aussi, afin de mourir avec lui?» 17 Jésus vint donc et trouva Lazare depuis quatre jours dans le sépulcre. 18 Or Béthanie était près de Jérusalem, à quinze stades environ. 19 Beaucoup de Juifs étaient venus près de Marthe et de Marie pour les consoler au sujet de leur frère. 20 Dès que Marthe eut appris que Jésus arrivait, elle alla au-devant de lui, tandis que Marie se tenait assise à la maison. 21 Marthe dit donc à Jésus : « Seigneur, si vous aviez été ici, mon frère ne serait pas mort. 22 Mais maintenant encore, je sais que tout ce que vous demanderez à Dieu, Dieu vous l’accordera?» 23 Jésus lui dit : « Votre frère ressuscitera. — 24 Je sais, lui répondit Marthe, qu’il ressuscitera lors de la résurrection, au dernier jour?» 25 Jésus lui dit : « Je suis la résurrection et la vie ; celui qui croit en moi, fût-il mort, vivra ; 26 et quiconque vit et croit en moi, ne mourra point pour toujours. Le croyez-vous ? — 27 Oui, Seigneur, lui dit-elle, je crois que vous êtes le Christ, le Fils de Dieu, qui devait venir en ce monde?» 28 Lorsqu’elle eut ainsi parlé, elle s’en alla, et appela en secret Marie, sa sœur, disant : « Le Maître est là, et il t’appelle?» 29 Dès que celle-ci l’eut entendu, elle se leva promptement et alla vers lui. 30 Car Jésus n’était pas encore entré dans le village ; il n’avait pas quitté le lieu où Marthe l’avait rencontré. 31 Les Juifs qui étaient avec Marie, et la consolaient, l’ayant vue se lever en hâte et sortir, la suivirent en pensant : « Elle va au sépulcre pour y pleurer?» 32 Lorsque Marie fut arrivée au lieu où était Jésus, le voyant, elle tomba à ses pieds, et lui dit : « Seigneur, si vous aviez été ici, mon frère ne serait pas mort?» 33 Jésus la voyant pleurer, elle et les Juifs qui l’accompagnaient, frémit en son esprit, et se laissa aller à son émotion. 34 Et il dit : « Où l’avez-vous mis ? — Seigneur, lui répondirent-ils, venez et voyez?» 35 Et Jésus pleura. 36 Les Juifs dirent : « Voyez comme il l’aimait !?» 37 Mais quelques-uns d’entre eux dirent : « Ne pouvait-il pas, lui qui a ouvert les yeux d’un aveugle-né, faire aussi que cet homme ne mourût point ?» 38 Jésus donc, frémissant de nouveau en lui-même, se rendit au sépulcre : c’était un caveau, et une pierre était posée dessus. 39 « Otez la pierre?», dit Jésus. Marthe, la sœur de celui qui était mort, lui dit : « Seigneur, il sent déjà, car il y a quatre jours qu’il est là?» 40 Jésus lui dit : « Ne vous ai-je pas dit que si vous croyez, vous verrez la gloire de Dieu ?» 41 Ils ôtèrent donc la pierre ; et Jésus leva les yeux en haut et dit : « Père, je vous rends grâces de ce que vous m’avez exaucé. 42 Pour moi, je savais que vous m’exaucez toujours ; mais j’ai dit cela à cause de la foule qui m’entoure, afin qu’ils croient que c’est vous qui m’avez envoyé?» 43 Ayant parlé ainsi, il cria d’une voix forte : « Lazare, sors !?» 44 Et le mort sortit, les pieds et les mains liés de bandelettes, et le visage enveloppé d’un suaire. Jésus leur dit : « Déliez-le, et laissez-le aller?» 45 Beaucoup d’entre les Juifs qui étaient venus près de Marie et de Marthe, et qui avaient vu ce qu’avait fait Jésus, crurent en lui. 46 Mais quelques-uns d’entre eux allèrent trouver les Pharisiens, et leur racontèrent ce que Jésus avait fait. 47 Les Pontifes et les Pharisiens assemblèrent donc le Sanhédrin et dirent : « Que ferons-nous ? Car cet homme opère beaucoup de miracles. 48 Si nous le laissons faire, tous croiront en lui, et les Romains viendront détruire notre ville et notre nation?» 49 L’un d’eux, Caïphe, qui était grand prêtre cette année-là, leur dit : « Vous n’y entendez rien ; 50 vous ne réfléchissez pas qu’il est de votre intérêt qu’un seul homme meure pour le peuple, et que toute la nation ne périsse pas?» 51 Il ne dit pas cela de lui-même ; mais étant grand prêtre cette année-là, il prophétisa que Jésus devait mourir pour la nation ; — 52 et non seulement pour la nation, mais aussi afin de réunir en un seul corps les enfants de Dieu qui sont dispersés. 53 Depuis ce jour, ils délibérèrent sur les moyens de le faire mourir. 54 C’est pourquoi Jésus ne se montrait plus en public parmi les Juifs ; mais il se retira dans la contrée voisine du désert, dans une ville nommée Ephrem, et il y séjourna avec ses disciples. 55 Cependant la Pâque des Juifs était proche, et beaucoup montèrent de cette contrée à Jérusalem, avant la Pâque, pour se purifier. 56 Ils cherchaient Jésus et ils se disaient les uns aux autres, se tenant dans le temple : « Que vous en semble ? Pensez-vous qu’il ne viendra pas à la fête ?» Or, les Pontifes et les Pharisiens avaient donné l’ordre que, si quelqu’un savait où il était, il le déclarât, afin qu’ils le fissent prendre.